Dan, aku terus melangkah… Meiri Pinsent, femme et militante balinaise aux multiples talents !

Mon amie Meiri Pinsent, rencontrée à Bali par l’intermédiaire de mon neveu Gurvan est aussi une écrivaine talentueuse ! Elle a récemment publié ce qu’elle appelle avec beaucoup de modestie « une série de mots ». Sa passion pour inciser le contenu du cœur ne s’est jamais évanouie, jusqu’à ce que de ses mains naissent de beaux poèmes qui ont ensuite été publiés.

Et, je continue…

Son dernier livre est un recueil de poèmes intitulé « …Dan, aku terus melangkah… », c’est-à-dire « …et, je continue… ». C’est le troisième livre de Meiri, femme, artiste, également militante sociale et mère d’un jeune garçon. En 2000, elle avait déjà édité un recueil de poèmes intitulé Daun (Feuille) et Eclipse Mata Hati (les Yeux du Cœur) quelques années plus tard, en 2005.

Son plaisir à conter ce qu’elle ressent et ce qu’elle voit, n’importe quand, n’importe où, fait d’elle une personne aux innombrables « notes de cœur ». Sa vie en est remplie ! Ces notes de cœur ont ensuite été réécrites dans un recueil de poèmes. « Je ne suis pas écrivain. Mais j’aime écrire », déclare-t-elle avec un sourire.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Parce que Meiri croit que dans cette vie, tout ce que nous traversons, tout ce que nous vivons et tout ce que nous ressentons est comme un rêve ; il y a de l’espoir, il y a du chagrin, il y a de l’amour, et pour tout cela nous devrions en être reconnaissant. Nous avons toutes et tous beaucoup de souvenirs en mémoire, un aujourd’hui que nous apprécions, et des lendemains que nous attendons avec impatience.

Contrairement à la poésie en général, les poèmes de Meiri n’ont pas de titres. Sa poésie est avant tout marquée par l’instant et les lieux où ses « notes de cœur » sont écrites. Comment donner un nom unique à quelque chose d’universel ?

Meiri, une femme pleine de richesses intérieures

La pandémie de coronavirus a transformé notre façon de vivre, et particulièrement dans les régions touristiques. L’interdiction de vols vers l’Indonésie et les fermetures de frontières entraînent actuellement une catastrophe économique sans précédent dans le vaste archipel ! Voyant cela, Meiri et trois autres amis ont donc décidé de faire quelque chose pour s’entraider et apporter leur soutien aux plus démunis. Originaires d’horizons très différents, leur amitié forte les a renforcé dans leur volonté de faire ensemble et pour les autres. Ainsi est né Warteg Wareg à Ubud, Bali ! On y retrouve Tyas Lestari (originaire de Jakarta), Dewa Kumara (Bali), un artiste aux multiples talents que j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois à Ubud, Gusti Ngurah Suardika, aka Kenji, un DJ qui sait comment faire hésiter les visiteurs des clubs où il se produit à rentrer chez eux et enfin… Meiri !

Si d’aventure vous passez par Ubud pour les affaires, pour un voyage humanitaire ou lorsque les frontières ouvriront de nouveau, ne manquez pas de lui rendre visite et de déguster son célèbre et inégalable Sambal goreng kentang (Chili frit aux pommes de terre) ! Un vrai régal.

Photo de couverture : une statue en bronze de Ganesh, telle celle qui trônait jadis dans le petit café balinais le Delhi Cat (Ubud) où nous avions souvent l’habitude de nous rendre Meiri et moi.

Étape à Kuala Lumpur

Kuala Lumpur Petronas TowersJe viens de rencontrer deux voyageurs francophone sur le quai du Klia Express. Corline est d’origine belge et Cuong a des ascendances vietnamiennes. Je les entendaient discuter en attendant le train pour KL Sentral et me suis invité dans leur conversation. Ensemble nous filons à la découverte de Kuala Lumpur et des Petronas Tower !

Corline partage la vie d’une famille balinaise depuis près de treize années et est maintenant « dadong » (grand-mère). Cuong est un spécialiste des franchises chez Winamax, le célèbre site de poker en ligne. Trois univers qui se découvrent en direction de la station centrale de Kuala Lumpur, à bord du kereta api KLIA Express.

De Kl Sentral, et après quelques minutes de recherche nous prenons le métro malais vers Suria KLCC, le centre commercial des twin towers. Le métro s’arrête juste en face et le spectacle est saisissant ! C’est une architecture titanesque dans un assemblage élégant d’acier et de verre teinté, aux couleurs scintillantes sous la lumière de cette fin de soirée. Les flèches de métal réfléchissantes s’élèvent très haut dans le ciel comme pour toucher les nuages.

Suria KLCCLa galerie est un temple gigantesque de la mode et des parfums; Dior, Gucci, Vuitton, Chanel, Moschino, Lovely Laces, Guess, Zara, Hermes, Versace… Toutes les plus grandes marques européennes et américaines sont réunies ici sur pas moins de huit étages. C’est l’enfer du shopping, ou le paradis tout dépend du point de vue !

Il ne reste que quelques heures avant l’embarquement, alors nous nous rendons à Chinatown dans le marché local, le marché parallèle à KLCC où l’on trouve montres Cartier et sacs Vuitton, à la différence que ceux-ci ne sont que des contrefaçons. C’est un très grand souk à l’ambiance vivante, rempli de milliers de boutiquiers et d’étals de toutes sortes. L’allée centrale est conçue pour passer devant presque chacune des échoppes. Une fois sorti nous dégustons un petit repas chinois dans le quartier. Le voyage touche à sa fin et dans quelques heures nous nous envolerons pour Paris. Le port du sarong va me manquer sous nos latitudes hivernales… Un difficile étonnement m’attend, moi qui m’était très bien habitué au climat !


Instants volés au temps

J’ai profité de cette journée pleinement. Quelques derniers achats à Ubud, quelques soieries et un nouveau sarong de cérémonie ! Puis j’ai visité la boutique de Thread of Life, une association durable qui valorise le travail des artisans des îles de la Sonde.

Sur la route, je me suis arrêté quelques instants prendre en photo deux vaches balinaises. Elles avaient le pelage soyeux et une robe ocre jaune, et leurs yeux comme dessinés au crayon noir, à la façon des maquillages des danseuses de Legong.

Les criquets font vibre leur membranes, quelques chiens aboient dans le crépuscule en regardant passer une moto solitaire, la lune s’est élevé doucement dans le ciel et déjà je perçois les frêles bourdonnement d’un moustique alentour… Il est temps de se préparer, car ce soir est mon dernier soir.

J’ai tant reçu, tant partagé et donné du mieux que je pouvais, en écoutant simplement mon cœur. Bali invite au sourire et à s’ouvrir naturellement aux autres. Le simple « bonjour » d’un passant dans la rue est une chose naturelle, un regard, un geste amical et l’on vous ouvre son cœur comme si vous étiez un ami d’enfance. Je sais que cette culture nouvelle dont j’entendais parler sans jamais l’avoir rencontré m’a transformé. J’ai la tête pleine de souvenirs captivants et d’images fabuleuses…

La vie est plus paisible ici, douce, calme, on prend le temps de vivre et tout vous semble plus simple. Chacun accepte aisément les choses, dussent-elles nous sembler abstraites ou difficiles. L’étiquette et le langage expriment un monde codifié où chacun a constamment conscience de sa place dans la société, le temps et l’espace. Les Balinais demandent moins volontiers le nom que la caste par la phrase « Où êtes-vous assis ? ». Il saura alors quel langage adopter et s’il doit physiquement s’asseoir plus bas.

Ici, le stress de nos vies sur-actives s’estompent rapidement. Aussi, le retour aux réalités qui m’attendent en Europe risque d’être épineux. N’y pensons pas, il me reste encore une nuit et je vais la passer avec mes amis. J’attends Neige, Kadek, Gurvan, Agung et Surya pour aller dîner à Denpasar.

Amed, le retour des prahus

Eka PurnamaJ’aperçois au loin les fanions lumineux des navires à balanciers des pêcheurs du coin, les prahus. De tous côtés, les voiles triangulaires arrivent à l’horizon comme un vol de libellules.

Le poisson déchargé, ce sont les femmes qui le porte vers la route du village. Il n’y a qu’une route à Amed qui épouse les flancs capricieux du volcan et le matin (il est environ 7 heures), l’odeur des maquereaux fraîchement pêchés rempli le rivage. La vente peut alors commencer. Les filets sont dépliés et étendus sur des centaines de mètres le long de la route et les hommes les démêlent et réparent les dizaines d’hameçons qui les compose.

Après ce spectacle étonnant, je me dirige vers la plage la plus proche de l’Eka Purnama. Le snorkelling est une activité facile et les fonds marins offrent ici des surprises exceptionnelles. Je n’imaginais pas à quel point la faune sauvage pouvait être aussi riche à cet endroit. Des coraux mauves et blancs à perte de vue et des poissons multicolores, des bleus argentés, des poissons-lune, jaunes à rayures noires, orange, rouge vif ou blancs nacrés. Le spectacle est époustouflant.

La chaleur est torride ce matin. Vers 10 heures, le soleil est presque au zénith et je m’arrête régulièrement profiter du calme apaisant des plages de sable fin.

Le retour fut chaud, très chaud et les vents poussiéreux de l’autoroute du sud se déchaînent souvent, charriant poussières et sables qui m’accablent le nez. J’arrive à Ubud dans la soirée, la gorge sèche et le visage noirci. Je partage la soirée avec Pras au Cinta, lui déguste un Mango mojito et moi je me régale devant un délicieux Nasi Campur. J’ai des souvenirs plein la tête et un énorme corail blanc dans mon sac.

Amed, le Paradis sur terre

Si un lieu à Bali devait ressembler au paradis, je pense que ce serait Amed. J’ai rejoins Tirta Bangga, Amlapura, Celik puis Amed, au sud-est de bali. L’arrivée est superbe : des rizières à perte de vue, des palmiers qui bordent la route, le volcan Agung surplombant le paysage idyllique et dont les contours se confondent avec le bleu du ciel.

La mer turquoise s’étend jusqu’à l’horizon et la nature est baignée d’une chaude quiétude, les plages sont de sables noirs, de galets ou de coraux blanchis par le ressac des vagues qui viennent s’évanouir sur le rivage. J’ai traversé des villages de pêcheurs et demain j’irai à leur rencontre lorsqu’ils rentrent de la pêche au petit matin.

Observer le coucher du solail sur un prahu à Amed

Je dors à l’Eka Purnama, un petit bungalow qui se situe non loin de la dernière crique après Amed. L’accueil est chaleureux et la vue imprenable. Je me restaure au Warung Shinta, une excellente adresse trouvée dans Le Routard. Le soleil a disparu derrière le volcan, la nuit est là mais je perçois les rires et la musique rock du warung voisin. Le patron, ancien guitariste qui dans sa jeunesse a joué avec Scorpion enchaîne les albums de Cat Stevens, les Stones ou Dire Straits. La nuit promet d’être animée…

Amed, c’est aussi l’incroyable barrière de corail, lieu idéal pour la plongée sous-marine. Il suffit d’enfiler son masque, de faire trois brasses dans l’eau et on découvre coraux et poissons fabuleux. Le spectacle est à couper le souffle – heureusement j’ai mon tuba !

Amed est resté un village de pêcheurs où le développement touristique reste très discret, à la différence de l’hystérie de Kuta. C’est un lieu pauvre mais pacifique, tranquille, entourée de jungles luxuriantes et d’une mer vert émeraude, des plages et criques paradisiaques baignées d’une lumière onirique.

Cérémonie sous la Pleine lune

Agung nous entraîne ce soir dans sa famille pour l’anniversaire de son jeune cousin. Nous dégusterons des mets locaux préparé pour l’occasion et ensuite, direction la cérémonie qui a lieu dans le wantilan voisin, sous la pleine lune.

La demeure où nous séjournons est, comme la plupart des maisons balinaises, bâtie sur un terrain relativement grand et entourée de murs. À l’interieur, quatre pavillons ont été construits aux quatre points cardinaux et que l’on nomme ainsi : bale dauh pour celui qui est à l’ouest, bale dangin pour celui de l’est, bale daja et paon, la cuisine, dirigée vers le Sud de l’île où règne Brahma, le dieu du feu. Au milieu du jardin trône un petit clapier richement décoré autour duquel on trouve quelques offrandes. Il s’agit de la demeure d’un coq, un animal sacré et vénéré.

L’urab préparé ce soir est délicieux mais fortement épicé. Toutefois, mélangée au riz j’en perçois plus les arômes et l’ardeur des piments sur ma langue diminue un peu. C’est un art culinaire étonnant, où se combinent de délicieux ingrédients. Épices et aromates sont moulus, mixés et mélangés aux aliments, leur donnant une saveur et un goût très particulier.

Ensuite nous nous rendons ensemble à la cérémonie sous le préau communal (le wantilan). De jeunes enfants du village participent à un spectacle grandiose. Je retrouve des danseuses Legong et un divertissement fantasmagorique racontant l’histoire d’un prince. Tous s’expriment en indonésien mais le jeu des personnages permet de discerner le fil de l’histoire. Il y a beaucoup d’humour, de jeux de scène et les costumes sont merveilleux; verts, bleus, réhaussés de pompons rouges, d’arabesques dorées, de petits miroirs et de fleurs d’hisbiscus ou de frangipanier. D’un côté de la scène de jeunes musiciens accompagnent les acteurs au gamelan.

La cérémonie – qui a lieu dans le pura balé agung du village – est toute aussi colorée. Les allées du temple resplendissent de paniers d’offrandes en feuilles de bananier tressés, remplis de fruits et d’une myriade de fleurs, du rouge profond de l’hibiscus aux fleurs blanches des frangipaniers. Des Canang sari; tressage supportant une chique de bétel, des saté gedé; les offrandes réalisées par les hommes, Kéwangén enrichis de pétales de fleurs, Pénjor des Montagnes sacrées, Lamak tressés de feuilles jaunes et vertes des palmiers lontar, Porosan, etc. Ça et là, des volutes d’encens s’échappent de quelques coupes et brûle-parfums d’argent. Un dalang présente un rituel de wayang kulit, pendant ce temps un comédien en topéng keras (masque plein) danse et conte les chroniques légendaires des clans et royautés de Bali.

Objets sacerdotaux balinaisLe prêtre siège au dessus de la foule. Il prépare l’eau sacrée en agitant une petite clochette, aux sons des mantras récités en sanskrit et d’autres prières balinaises. Les balinais rendent hommages aux dieux par des aspersions d’eau puis, par trois fois ils boivent l’eau. En échange il reçoivent quelques grains de riz sur le front, la gorge et les tempes. Plus loin, un chœur de femmes s’est réuni. Le prêtre accompagne deux jeunes balinaises à peine âgées de douze ou treize ans. Elles deviendront les sanghyang dedari, les corps et les voix par lesquelles parleront la Déesse. Agung me glissera plus tard à l’oreille : « Nous avons de la chance d’être ici ce soir. C’est une cérémonie rare, réservée aux habitants de l’île des Dieux… »

Semoga Dunia ini Damai Selalu

À Ubud, le Napi Orti est un lieu festif et agréable pour écouter de la bonne musique et boire un verre entre amis.

Nocturnale ce soir en compagnie de Meiri et David pour déguster un jus de fruits frais et savourer la prestation d’un trio de concertistes locaux. L’atmosphère est toujours chaleureuse, conviviale et les soirées aussi vitalisantes qu’un verre de Red Bull. C’est ici que je suis venu le premier soir de mon arrivée. Aujourd’hui Marie s’est envolée pour la France avec tristesse. Il est toujours difficile de quitter un si bel endroit…

Nous trinquons à sa santé en compagnie de Sylvain et Agus qui nous ont rejoint au cours la nuit. Pras est apparu également, accompagné d’un autre ami artiste. Ses peintures habillent (entre autres) les murs du Cinta. L’une d’entre elles est le « Monkey’s diner », un tableau qui met en situation rocambolesque une troupe de singes ivres et loufoques.

concert au Napi Orti

Je reprends, comme à mon habitude, un jus de watermelon et commence à crayonner. Le dessin plaît beaucoup aux musiciens et je leur promet de le continuer lors d’un futur concert… l’année prochaine !

Semoga dunia ini damai selalu : J’espère que ce monde là restera dans la paix (en Indonésien).

Photo de couverture : en descendant pour attraper le coucher de soleil sur la crête, c’était un moment rare que cette rue soit si calme. Celles et ceux qui connaissent cet endroit savent à quel point il peut être encombré, et pendant un court instant, j’ai réussi à capturer ce motard sous cette magnifique canopée avec le coucher de soleil doré d’Ubud.

Excursion à Batubulan

Cafe Dewi SitaIl est 16 heures. J’ai cherché ma route des heures durant car il n’est pas évident de rouler dans le flux de la circulation sans regarder les paysages exceptionnels qu’offrent l’île de Bali ou de s’arrêter dans les nombreuses échoppes et ateliers de sculptures qui jalonnent les routes de Batubulan et Ubud.

 J’étais parti à la recherche d’un cadeau pour ma maman resté en France, car c’est aujourd’hui son anniversaire. Finalement, après avoir perdu la trace de Meiri et sans nouvelle de ma sœur qui semble avoir disparue dans la campagne en allant laver son linge, je me suis arrêté m’offrir une petite pause réparatrice au Warung Simple de Meiri, situé dans la jalon Raya Sanggyang, à Ubud.

OffrandesJe m’assied, j’écris, et je m’allume une petite Sampoerna, les cigarettes balinaises aux clous de girofle. Je déguste ensuite — comme à mon habitude — un Nasi Goreng avec du poulet frit, fortement assaisonné de piment rouge. Cet après midi je vais aller faire un tour au marché de Ubud, c’est un haut lieu touristique situé au centre de l’île, plein de petites boutiques où l’on trouve toutes sortes de tentures, de soieries, de sarong, de chemises en batik, des masques, marionnettes, sculptures et autres objets issus des savoirs artistiques des habitants de l’île. Le marché est également le lieu idéal pour trouver des variétés incroyables de fruits et de légumes de la région.

Aux alentours de BatubulanSur le pas de la porte, un petit panier d’offrande en feuilles de bananier tressées. Ils jalonnent les routes, les temples et les portes des maisons. Quelques fleurs locales orange et fuchsia, des grains de riz jaunes au blancs, parfois un autre objet y est ajouté, une pièce, une bague. C’est souvent le régal des oiseaux de passages, des chiens et de toute la petite faune d’insectes locaux.

Je reprends la route plus tard dans l’après-midi en direction de Batubulan. C’est un grand village qui jouxte Ubud, riche de sculpteurs de pierre. Tous les bords de la route on trouve des ateliers et boutiques qui présentent des centaines de statues de toutes tailles. Ce sont des dieux, des démons et des animaux fabuleux qui iront orner les temples et les autels. Ici, dès leur plus jeune âge, les enfants sont invités à développer leur créativité et leur imagination. Sur le bord des routes il est fréquent de voir de jeunes enfants entrain de peindre ou de sculpter des pièces de bois.

Mais Batubulan est aussi connu dans toute l’île des Dieux pour abriter le Putra Barong entre Celuk et Sukawati. C’est dans ce théâtre local emblématique de Bali que nous irons bientôt voir, ma sœur et moi-même, la danse Barong et Kris et des danseuses Legong !

Le départ vers la Malaisie

Aéroport CDG ParisJe m’attendais à plus de difficulté à l’aéroport mais je n’ai finalement pas eu à supporter l’interminable queue à l’embarquement. Me voilà donc assis, place 37D du Boeing 777 de la Malaysia Airlines. Il est midi, les réservoirs finissent de se remplirent de kérosène, le commandant de bord effectue quelques tests du bon fonctionnement des turbines et des ailerons directionnels puis nous annonce un départ immédiat. Bientôt les moteurs vrombissent dans un vacarme de soufflerie dantesque et l’appareil, porté par une inertie démentielle, s’échappe de la piste d’envol en direction de Kuala Lumpur, prochaine escale sur le parcours.

J’aurai pensé qu’un avion si grand demanderait une vitesse incroyable pour rivaliser avec l’attraction terrestre. Il n’en est rien. Le petit écran bleu incrusté dans le dos du siège de mon voisin indique 265 km/h ! La physique et moi, ça fait toujours deux…

Malaysia AirlinesNous traversons les régions Est de l’île de France. Direction le Luxembourg, Frankfort, Prague, Abu-Dabi, l’Afghanistan, l’Inde…
Vitesse de l’appareil : 843 km/h
Altitude : 11 000 m et nous montons encore. D’ici les nuages paraissent si petits dans cet océan céruléen, auréolé de la douce lumière du soleil.
Température extérieure : -30°C…

Je profite un peu des films que diffuse le téléviseur devant moi. Toutefois, à part quelques films francophones de médiocre qualité, je ne trouve que des documentaires et séries asiatiques en VO. À part le spectacle de quelques singes évoluant dans la jungle birmane, ces attractions sont bien moins enrichissantes à mes yeux que les cieux qui s’étendent tout autour de nous.

Je préfère écrire et dessiner… tout en faisant du gringue à ma jolie voisine de droite, une touriste japonaise qui fait un petit périple autour du monde. Nous nous émerveillons tous les deux et je crois bien que mes tentatives de séduction ne sont pas pour lui déplaire… Ces petites sessions écriture / dessin m’apportent de nombreux admirateurs, des curieux mais aussi certains membres du crew (l’équipage), dont cette magnifique hôtesse indonésienne qui est venue discuter un peu tout à l’heure. Nous survolons actuellement le Sud-Ouest de la Russie, du côté de Astrakhan, à l’Ouest de Baku. Par le hublot, j’observe ces autres paysages lointains que je découvrirai peut-être un jour.

Il est 16 heures à Paris. Nous volons donc depuis 4 heures et nous arriverons à Kuala Lumpur d’ici 7 ou 8 heures. Altitude : 12 000 mètres, la terre est tellement amusante à regarder depuis cette altitude; les forêts, les lacs paraissent comme des décors d’une grande maquette. Je reste scotché au hublot lorsque nous survolons l’Afghanistan, c’est un spectacle époustouflant qui ne peut être décrit avec des mots ! Vitesse : 959 kilomètres par heure. Dehors les gaz d’échappement laissent des traînées glacées dans notre sillage. Il fait très froid à cette hauteur : – 55 °C !

Les activités et les divertissements audiovisuels restent limités sur ce vol mais l’équipage est avenant et souriant. C’est un réel plaisir de voyager avec cette compagnie chaleureuse. Ma voisine, Keiko, s’endort bientôt sur mon épaule en me prenant délicatement la main. Pousserai-je le voyage jusqu’au Japon ? Peut-être…

compartiment boeing 737Je viens de prendre une photographie étonnante. Le compartiment avant est plongé dans le noir. pourtant, au dehors, la vue est resplendissante mais tous les hublots sont fermés. Toutefois, une lumière bleutée habite la cabine, car tous les sièges sont illuminés par la multitude d’écrans LCD qui y sont incrustés. Ce phénomène méritait, à mon goût, d’être immortalisé. Je prends alors conscience que nous sommes peu à comprendre la beauté du monde qui nous entoure…

Lointaines contrées de l’Océan Indien

Je pars découvrir Bali avec les yeux d’un explorateur, à la manière de ces grands voyageurs des siècles passés, dont les récits enchanteurs des îles lointaines du Pacifique m’ont toujours fait rêver. Je veux partager et vivre pleinement ce voyage à la rencontre d’une culture originale et spirituelle, aujourd’hui je le sais j’ai le besoin de découvrir de nouvelles civilisations authentiques, et l’Asie est une partie du monde qui m’attire depuis fort longtemps.

Avant de me lancer dans la narration de mon récit aérien à 30 000 pieds au dessus de vos têtes, j’en profite pour faire ici une petite aparté linguistique et géographique. À la lecture de ces mots, je crains d’avoir perdu une partie de mon auditoire…

Je viens d’ouvrir mon guide Assimil pour apprendre l’Indonésien. Je l’avais déjà un peu parcouru ces dernières semaines et je maîtrise déjà quelques notions simples. mais il est évident que si je souhaite pénétrer pleinement dans cette culture je dois me familiariser avec les aspects essentiels de la grammaire Indonésienne. Parce que si l’archipel Indonésien est le plus grand du monde il est aussi le plus grands ensemble de dialectes et de communautés.

Près de 540 langues sont actuellement parlées en Indonésie ! On retrouve le javanais, le balinais, le Soundanais, le Toraja, le Sasak, etc. Ce sont des langues maternelles mais tout état moderne a besoin d’une langue qui lui soit propre et commune à tous. C’est ainsi que peu à peu ces dialectes se sont immiscés dans le Bahasa Indonesia, la langue officielle de l’Indonésie.

« Satu nusa, saut bangs, saut bahasa » (Un pays, un peuple, une langue).

Moi qui n’ai jamais réellement été un fin polyglotte, je commence cependant à mémoriser quelques mots et phrases types. Le plus primordial je pense est l’apprentissage des chiffres et des nombres. En Indonésie, le marchandage est un sport national et le fait de parler dans la langue locale est très apprécié des autochtones.

Les intonations syllabiques ne sont pas facile à cerner, mais comme je l’ai lu il y a peu, que j’applique l’accent sur la première syllabe ou la pénultième je serais toujours compris !

J’ai remarqué que le mot « tidak » (prononcé tida), signifie « non » ou « moins que ». Ce qui n’apporte pas une négation définitive. Tida perlu pour signifier que « je n’en ai pas besoin » ou « tida ada » et dans ce cas l’interlocuteur n’a rien à espérer. Suivi du traditionnel Terima kasih (merci).