Mitra Bali, artisanat et commerce équitable sur l’Île des Dieux

L’association de commerce équitable Mitra Bali vous fait découvrir l’artisanat balinais et vous permet d’apporter une aide concrète aux artisans se trouvant à l’écart des circuits touristiques habituels, à travers une consommation citoyenne.

Le talent des Balinais pour l’art et l’artisanat est indéniable ! il est fréquent de découvrir sur le bord des routes des tailleurs de pierre, des peintres et des tisserands de tous les âges qui s’affairent à longeur de journée et proposent une diversité de produits impressionnante aux voyageurs itinérants : sculpture sur bois, ikats, céramique, poterie, vannerie, bijoux, etc.

Il est certain que vous trouverez un large choix de produits artisanaux dans les innombrables boutiques touristiques que comptent Ubud, Sulawesi ou bien Kuta. Mais c’est souvent en retrait des sentiers balisés et dans les petits villages reculés que vous pourrez réellement apprécier le talent inné des Balinais pour l’art.

Présentation de l’association de commerce équitable Mitra Bali

Mitra Bali est une association balinaise de commerce équitable créée en 1993 et membre de l’IFAT (Fédération Internationale du Commerce Équitable). Son but est d’apporter des débouchés commerciaux et de soutenir les artisans les plus démunis, qui sont le plus souvent isolés dans les petits villages et qui n’ont pas accès au « marché touristique ».

En effet, la réalité du développement de l’industrie touristique est quelque peu différente de la perception commune des ocidentaux qui imaginent Bali comme une île sacrée et paradisiaque remplie d’artisans prospères. Dans les faits, seule une petite partie des bénéfices du tourisme profite aux créateurs locaux. Ce sont plutôt les propriétaires des boutiques d’art qui bordent les rues de certains centres touristiques qui profitent du tourisme à Bali. Le dur labeur des artisans n’est que peu voire pas du tout reconnu à sa juste valeur et ce sont malheureusement trop souvent les intermédiaires qui récoltent les bénéfices. Les artisans reçoivent rarement un acompte équitable avant de commencer leur travail, et ils ignorent la plupart du temps où et à qui leurs produits ont été vendus ou échangés, encore moins à quel prix. Tous ces problèmes ont une cause unique : le modèle de politique commerciale et d’entreprise qui prévaut aujourd’hui (en Indonésie comme ailleurs) n’est ni équitable ni juste.

Sur la base de ces réalités, Mitra Bali s’engage activement à aider les petits artisans et producteurs locaux marginalisés afin de les aider à développer un modèle de commerce équitable. Mitra Bali organise aussi régulièrement des ateliers de formation gratuits, afin de diffuser auprès des artisans locaux des informations éducatives et éclairantes, notamment sur les moyens de les aider à développer leur entreprise. De plus, Mitra Bali participe activement à un programme de replantation d’arbres Albizia (Arbre à soie, ou blalu en Indonésien) en signe de sa préoccupation profonde envers l’environnement naturel de Bali, détruit par des investisseurs avides de terres.

Nous savons que ce que nous avons fait, ce que nous faisons et ce que nous ferons est encore loin de nos espoirs et de nos rêves….. C’est pourquoi nous devons poursuivre ce processus. Un autre monde merveilleux est possible.
— Site officiel de Mitra Bali

Mitra Bali a une bonne politique de sélection et de responsabilisation des producteurs et a inclus dans sa stratégie la promotion de projets environnementaux et sociaux, dont elle s’occupe directement, en utilisant les bénéfices de sa propre activité commerciale. L’association est fortement enracinée dans le territoire et promeut une économie et une culture alternatives au tourisme de masse et à l’impact environnemental et social qui en découle et qui caractérise Bali.

Mitra Bali en images

Les créations de Mitra Bali

Le secteur de l’artisanat à Bali est principalement constitué d’ateliers familiaux travaillant sur commande. Selon la mode européenne, on trouve des artisans qui fabriquent des figurines de Winnie l’ourson ou de Bob Marley pour répondre à la demande des touristes consommateurs. Les artisans de Mitra Bali, quant à eux, créent des objets décoratifs originaux en bois, bambou, noix de coco, céramique et métal. Une grande attention est accordée au développement de nouveaux produits, à la conception et à la haute qualité. Lorsqu’une commande arrive, Mitra Bali donne la priorité aux producteurs les plus pauvres, qui sont mis en contact avec les plus expérimentés. Tous les trois mois, un séminaire est organisé sur les tendances du marché et tous les mois, une réunion de tous les artisans est organisée sur des questions commerciales, techniques, sociales et politiques (prévention du sida, condition des femmes). Les artisans disposent également d’un centre de design gratuit où ils peuvent consulter des livres et des magazines et rencontrer des designers. Les moments d’agrégation sont fondamentaux et donnent souvent lieu à des danses et des fêtes.

Parmi les nombreux programmes que Mitra Bali propose aux artisans et à leurs familles, deux connaissent un succès particulier : le crédit et la « vache voyageuse ». Les artisans peuvent demander à l’organisation un prêt sans intérêt pour rénover leur atelier, acheter des matériaux ou pour des besoins personnels tels que les funérailles, qui jouent un rôle fondamental dans la culture balinaise. En outre, les familles peuvent « louer » gratuitement les vingt vaches de Mitra Bali qui fournissent gratuitement du fumier. Lorsque la vache a un veau, celui-ci est rendu.

Les valeurs défendues par Mitra Bali

Protection de l’environnement, préservation de la biodiversité, lutte contre le changement climatique, économie en milieu carcéral, autonomisation des femmes, développement des zones rurales, protection des cultures indigènes, récupération des zones touchées par des conflits, protection contre l’exploitation sont autant de valeurs portées par l’association balinaise Mitra Bali.

Autre initiative : le camp vert, un terrain sur lequel sont plantés les arbres utilisés pour la sculpture afin de limiter la déforestation. Dans le village d’Abuan, au pied du volcan Batur, un propriétaire terrien criblé de dettes a été contraint de vendre son champ. Mitra Bali lui a proposé un compromis qui permettrait au fermier de conserver sa terre à condition qu’elle devienne productive en plantant une culture de blalu, un bois tendre pour la sculpture. Cinq à huit ans plus tard, lorsque les arbres furent coupés, le propriétaire reçu 70 % et Mitra Bali 30 %. Le bois fut ensuite vendu par Mitra Bali aux artisans sans frais supplémentaires. Il s’agit d’un modèle de responsabilité sociale encouragé par le commerce équitable. Depuis 2004, Mitra Bali a lancé plusieurs autres plantations dans le village d’Abuan.

Site officiel de Mitra Bali

Découvrir Mitra Bali, association de commerce équitable à Bali.

Siège de l’association :

Jalan Gunung Abang, Banjar Lodsema, Desa Lodtunduh,
Ubud, Gianyar 80571, Bali, Indonesia

Tél. : +62 361 295010

Le magasin de Mitra Bali :

Jalan Monkey Forest, Ubud, Gianyar 80571, Bali, Indonesia
Tél. : +62 361 972108

Déroutes et Détours : une bibliothèque dans les nuages

Combattre l’illetrisme et promouvoir l’apprentissage de la lecture dans le Nord de Bali, telles sont les missions que s’est fixée Déroutes et Détours, une association qui mène un projet de soutien scolaire et de promotion de la lecture auprès des écoles de Wanagiri situés dans le Nord de Bali.

Initié en 2004, ce projet consiste à soutenir  la scolarisation au nord de l’île des Dieux en promouvant notamment la lecture grâce à la mise en place d’une petite bibliothèque en milieu rural, dans le village de montagne de Wanagiri.  Le village de Wanagiri est situé à 1400 mètres d’altitude sur la route des crêtes qui mène au lac Tamblingan. Lorsque vous passerez par là, pourquoi donc ne pas s’y arrêter un moment ?

La petite histoire de la bibliothèque de Wanagiri

Dans cette région montagnarde et rurale de Bali, l’accès au savoir est difficile et les livres sont rares. La bibliothèque permet à quelques-uns de se fournir en livres, de les emprunter, bref de se plonger dans les pages et découvrir un autre monde, que ce soit pour le plaisir de lire ou pour celui d’apprendre. L’objectif de cette bibliothèque est donc non seulement de proposer des livres d’enfants, des contes balinais et autres légendes asiatiques, des livres sur les cultures indonésienne et l’identité balinaise, d’autres autour de la religion hindoue ou des spiritualités orientales, ou encore des livres d’histoire nationale et de politique internationale, mais également des publications trop longtemps censurées ou jetées dans les oubliettes de l’histoire d’une dictature en mal de propagande…

Nous devons cette belle initiative à l’association Déroutes et détours / La croisée des routes et à son directeur, Franck Michel, écrivain et anthropologue reconnu. Cette association très  active organise des débats et des manifestations culturelles sur le thème du tourisme solidaire, elle mène également quelques beaux projets de développement en Indonésie : parrainage d’élèves, aide à la formation, achat d’ordinateurs…

La bibliothèque en images

Ci-dessous, une vidéo de présentation de la Bibliothèque de Wanagiri, fondée et gérée par l’association Déroutes & Détours / La croisée des routes :

La Croisée des Routes

Mouvement pour l’autonomadie : fabrique éditoriale, itinérante et collective : https://www.croiseedesroutes.com/

L’association est également soutenue par le bagagiste Bali Autrement, lequel poursuit depuis douze ans un important projet de développement social, culturel et de solidarité à Bali et qui consiste à aider des populations rurales défavorisées de l’Indonésie.

Photo : © Croisée des Mondes (2016).

L’Association des Enfants des Villages d’Indonésie (ADEDVI)

L’association des Enfants des Villages d’Indonésie (ADEDVI) œuvre au village de Tampaksiring, situé au cœur de l’île de Bali. L’association a été créée en 2001 pour financer et soutenir une structure éducative nommée Yayasan Perkumpulan Anak Desa (YPAD) dans le village de Tampaksiring.

Étancher leur soif d’apprendre

Tout a commencé en 1999 lorsque quelques enfants du village de Tampaksiring ont saisi l’opportunité offerte par Sandie Bujana, une femme de nationalité française qui résidait dans le village. Pour la petite histoire, Sandie est titulaire d’un Master de l’Université de Londres, elle parle assez bien l’indonésien et comprend un peu le dialecte balinais. Pleinement intégrée à la vie du village, tous les enfants de Tampaksiring la connaissaient depuis des années.

Face à la demande croissante des enfants du village à avoir accès à une éducation de meilleure qualité que celle habituellement enseignée dans les campagnes, Sandie a commencé à leur enseigner le français et l’anglais, et les a aidés à faire leurs devoirs quand ils en avaient besoin. D’un groupe de 5 enfants, le chiffre a rapidement décuplé pour atteindre 50 ! Ne pouvant gérer seule la situation, Sandie a publié quelques annonces dans le Bali Advertiser. Bientôt, Tempaksiring a ouvert ses portes à plusieurs volontaires indonésiens ou expatriés qui se sont consacrés à l’enseignement de l’anglais, du japonais ou d’autres langues.

Aujourd’hui, grâce aux dons de particuliers, d’ONG et d’associations de France et de l’étranger, l’association emploie huit éducateurs indonésiens, qui s’occupent d’une cinquantaine d’enfants âgés de 3 à 6 ans et autant pour les cours d’anglais (élèves du primaire et du secondaire).

Voler de ses propres ailes…

En juin 2016, l’association ADEDVI a mis un terme à son soutien à la Yayasan PAD dans le village de Tampaksiring. Soutenu, conseillé et guidé par l’ADEDVI pendant environ 15 ans, il était temps, pour le Yayasan de Bali de voler de ses propres ailes !

Nous leur souhaitons bonne chance !

Autour d’Amed : respecter et protéger les trésors marins

À Amed, sur la côte Est de Bali, elles, ils ont fait le choix de vivre autrement, de faire leur part et de faire découvrir leur île d’une manière responsable. Une école de plongée qui protège le récif corallien et les animaux spectaculaires qui y vivent, une boutique de produits cosmétiques équitables, des associations de protection de l’environnement, une Fondation pour régénérer les écosystèmes marins, etc. Ils travaillent ensemble, en respectant la faune, la flore et les autochtones.

Limace de Mer à Amed
L’incroyable biodiversité du récif corallien.

Dans cette région très rurale de l’île, des organisations ont décidé de changer les choses et les mentalités. Ici le taux d’illettrisme y est supérieur à la moyenne, Amed est peut-être une région très touristique mais c’est aussi une région très pauvre. Il n’y a pas d’accès à l’eau courante partout (comme à Tukad-item, Seraya) et l’électricité disponible y est très faible. Ce contraste avec les proches hôtels me fait hurler !

Éduquer pour sensibiliser

L’ignorance, le développement non-durable et l’insouciance mettent ce paradis tropical en danger. Depuis son ouverture en 2002, l’Amed Dive Center a adopté une politique de respect de l’environnement et se concentre essentiellement sur le développement durable et la protection de la faune aquatique locale. L’Amed Dive Center forme son personnel et essaie de sensibiliser les gens de la région. Ils militent activement pour le nettoyage des plages et collecte les déchets dans le massif corallien, où qu’ils s’y trouvent.

Plus d’infos sur leur site : Amed Dive Center

Quand l’Art s’invite chez les poissons

The Marine Foundation est un collectif artistique qui réalise des sculptures sous-marines pour régénérer les écosystèmes et les récifs coralliens à travers le monde. Les sculptures sont réalisées en ciment au ph neutre. Elles deviendront de formidables abris pour les poissons et un récif artificiel pour les coraux.

The Mermaid of Jemeluk & Amed, Bali, 2013 :

Recyclage et valorisation des déchets

C’est une des actions de Peduli Alam, qui collecte pas moins de 5 tonnes de déchets par mois et les recycle. Certains sont utilisés pour fabriquer des sacs recyclés, vendus en Europe afin de sensibiliser les consommateurs et pour financer de nouvelles actions à Bali. Forte de ces premiers succès, Peduli Alam prévoit d’étendre son action de manière durable dans d’autres régions de l’Île des Dieux. Pour compléter son projet, elle travaille également sur la protection des fonds sous-marins.

En soutenant ainsi des actions durables, les régions de Tulamben, Karangasem, Kusambi, d’Amed, de Jemeluk ou de Selang à l’Est de Bali contribuent à la sauvegarde de leurs trésors marins. C’est bien sûr à nous, touristes, qu’il revient de soutenir ces actions, de consommer responsable, de respecter l’environnement et la culture Balinaise lorsque nous voyageons dans ce paradis lointain.

D’Amed à Tulamben : « Good Karma » et plongée sous-marine

Le prahu, bateau traditionnel Balinais

Qui n’a jamais rêvé de ces plages de sable ou de galets, de ces eaux limpides et turquoises où vivent en harmonie poissons cocher, nemo et raies, dans un récif corallien digne des plus beaux reportages de feu M. Cousteau ? Amed, Jemeluk, Selang, les épaves englouties du Liberty ou de navires Japonais n’attendent plus que vous pour dévoiler le corail magnifique et la faune exceptionnelle qui y vit. Les possibilités de plongée de jour comme de nuit sont nombreuses à Amed, décrit par tous les plongeurs comme étant un des plus beaux endroits au monde pour la photographie sous-marine, et un superbe site pour la plongée avec masque et tuba (snorkeling).

Nous arrivons à Amed par la route de Tulamben en fin de matinée. Déjà le soleil est haut dans le ciel et la chaleur écrasante. Nous posons nos sacs à l’ombre des cocotiers tout en réfléchissant à l’endroit où nous dormirons ce soir. Amed offre une multitude d’hébergements en bord de plage et de warungs où déguster de délicieux poissons ramenés au petit matin par les pêcheurs locaux.

Le Good Karma à Selang beach

Bien que le cadre soit idyllique à Amed, je décide cependant de parcourir la route sinueuse qui épouse les flancs capricieux du volcan en direction de Selang. Je me souviens y avoir fait une halte en 2010, c’était à l’Eka Purnama, une petite guest house charmante face à la mer.

Offrandes aux portes du Good Karma

C’est en poursuivant ma route après Selang que je découvre le Good Karma. Une petite ruelle pavée de gros blocs de basalte descend sur la gauche, entourée d’arbres en fleurs et de palissades en bambous. Une vache aux yeux tendres me regarde passer (véridique !) L’entrée débouche sur une fontaine de pierre où nagent quelques carpes, fleurie de frangipaniers d’un pourpre étincelant.

Blotti au pied d’un banian dons les racines ouvrent la voie vers l’horizon turquoise, dans un écrin de verdure digne des plus beaux récits d’explorateurs de l’Asie, au bord d’une plage de sable blanc et de coquillages magnifiques, il y a le Good Karma. Plusieurs logements traditionnels de pêcheurs en fibres de palmiers et en bambous jauni par le sable et le sel, on se croirait réellement perdu dans une île lointaine… d’Indonésie 😉

Good Karma Amed Bali

Le cadre est paradisiaque, le sable chaud et fin et les eaux bleu lagon recèlent d’une incroyable richesse de faune et de flore marine. Good Karma est l’adresse immanquable si vous décidez de vous poser à Amed. De passage, nous avions décidé de n’y rester que deux ou trois nuits. Finalement, nous quitterons ce lieu une semaine plus tard avec beaucoup de nostalgie. Les chambres sont toutes bordées de banians gigantesques, de palmiers et de cocotiers et la falaise abrupte nous isole de la route toute proche.

Excepté les habituels coqs Balinais qui chantent toute la nuit, le lieu est calme, reposant et l’accueil y est des plus chaleureux. Prix des bungalows corrects, un coffre est à votre disposition pour vos effets personnels. Le bungalow de bambou est un peu spartiate, mais nos hôtes ont ajouté un lit supplémentaire à notre intention. Les chambres disposent aussi de deux petites couchettes sur la terrasse ombragée ainsi que d’un hamac.

Recherchez-vous le bon Karma ?

À Selang, le Good Karma c’est surtout une éthique qui nous plaît, un art de vivre plus serein, plus proche et respectueux de la Nature. Ici on protège le récif corallien, la flore locale et les Balinais.

L’eau est recyclée et les déchets organiques aussi. Sur la plage, vous ne trouverez pas un seul morceau de plastique ! Le restaurant est essentiellement locavore, c’est-à-dire que tous les mets sont confectionnés sur place, par des locaux employés par l’hôtel, avec des aliments, des plantes et des épices locaux. Même l’Arak est préparé en cuisine !

Un pêcheur d'Amed répare son bateau
Un pêcheur d’Amed réparant son bateau.

Le poisson, par exemple, provient des pêcheurs qui habitent tout le long de la côte. De bon matin, le spectacle des prahus (petits bateaux traditionnels à voile triangulaire) revenant de la pêche est un évènement que vous ne manquerez pas. Certains pêcheurs se sont aussi reconvertis dans un exercice un peu plus lucratif, celui d’emmener les touristes qui le souhaitent regarder le coucher de soleil sur le Mont Agung, à bord de leurs embarcations. Une belle excursion qui coûte en moyenne 150 000 roupies, soit environ 10 euros.

Quant à l’eau potable, vous pouvez demander de faire remplir vos bouteilles à la réception du Good Karma, économisant ainsi de l’argent et du plastique, un réel fléau sur l’Île des Dieux. Enfin, le Good Karma accueille aussi un centre de Yoga, fondé par Baba, l’insaisissable mais fort sympathique maître des lieux.

« The meaning of Good Karma, talking and joking with Baba… » C’est tout cela l’esprit du Good Karma, une adresse que nous recommandons vivement et où je ne manquerai pas de retourner !

Bali, île paradisiaque ou dépotoir à ciel ouvert ?

Ils sont nombreux les qualificatifs qui vantent les mérites de Bali et le particularisme de ses habitants ; de grandes plages de sable blanc, les meilleurs spots de plongée et de snorkeling de toute l’Indonésie, une culture enrichissante et un peuple accueillant, des rizières luxuriantes sans oublier le faste des temples balinais, etc.

Pourtant, loin de la première destination touristique au monde existe un autre Bali dont on ne parle pas assez, celui de l’extrême pauvreté, de la pollution et, parfois, de la violence.

Bali, un paradis sans violence ?

À Bali, vous croiserez la route de beaucoup de chats. Concernant les chiens, il n’existe pas de politique de régulation par stérilisation de la population de canidés balinais. Ceux-ci sont régulièrement éliminés par divers moyens. On estime d’ailleurs que 70 000 à 100 000 d’entre eux finissent en brochettes…

Les pratiques religieuses sont à l’origine de nombreux sacrifices d’animaux. Chaque année, 3 000 tortues sont sacrifiées ou mangées à Bali. Les combats de coqs, bien qu’illégaux, sont monnaie courante et les entraîneurs ajoutent des lames de rasoir à leurs ergots pour les rendre plus agressifs.

Il est certain que le vol est très rare à Bali, mais la vindicte populaire à l’égard des voleur est digne du supplice du pilori au Moyen-âge. Si un chapardeur est attrapé par la population, il risque fort d’être bastonné, voire lynché avant que la police n’intervienne.

La pauvreté est grande et tout le monde ne mange pas à sa faim. Tandis qu’une petite part de la classe moyenne s’enrichit grâce au tourisme, de Ubud à Sanur des femmes et leurs enfants mendient et dorment dans les rues des villes, aux carrefours routiers ou près des devantures des magasins. Environ 100 millions d’Indonésiens, sur un total de 250, n’ont pas bénéficié de la vigueur de l’économie ces dix dernières années et vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

Bali, île paradisiaque

Bali : derrière le voile du rêve, une triste réalité

Du Nord au Sud et d’Est en Ouest, les décharges sauvages sont monnaie courante et l’on jette quotidiennement des centaines de camions de détritus dans les rivières et dans la mer.

Les eaux qui servent à irriguer les cultures sont toutes polluées et l’eau courante est impropre à la consommation si elle n’a pas été bouillie. Dans les warungs, demandez toujours de l’air masak (eau chaude en Indonésien).

Enfin, la plus importante déchetterie de l’île n’est autre qu’une montagne de 15 hectares, surnommée Mount Rubbish, aux abords de laquelle survit une population de miséreux. Quant à Kuta, si vous tenez à votre santé ne vous baignez jamais sur la plage car ses eaux – dit-on – sont parmi les plus polluées d’Indonésie !

On est loin de l’image d’Épinal habituellement répandue…

Elles, ils aident les plus démunis

Comme partout ailleurs en temps de crise, l’humain fait montre de partage et d’entraide. Les mentalités évoluent et des initiatives naissent à Bali et dans le reste de l’Indonésie pour aider les plus pauvres de l’archipel.

La santé pour tou-te-s

Depuis 2005, la petite ville de Nyuh Kuning, à côté de la cité touristique d’Ubud, accueille la clinique Yayasan Bumi Sehat. Née à l’initiative de l’américaine Robin Lim, la clinique s’est donnée pour mission d’aider les futures mamans les plus pauvres de l’archipel Indonésien. Ici, pas d’honoraires de consultations ni de frais, les patientes donnent ce qu’elles peuvent. Les portes sont ouvertes à toutes les mères qui ne peuvent payer les frais d’accouchement exorbitants réclamés par les hôpitaux. Le gouvernement a bien mis en place un système permettant de bénéficier de la gratuité des soins, mais la complexité bureaucratique du processus est décourageant pour la partie la plus pauvre et souvent illettrée de la population.

Logements gratuits à Jimbaran

Dans certaines régions de Bali, le gouvernement provincial essaie d’améliorer les conditions de vie des populations pauvres, notamment grâce à des programmes qui permettent d’acquérir de modestes maisons gratuitement. À Jimbaran, Ayana Ressort a construit 57 logements pour les habitants les plus défavorisés dans le cadre du programme de Responsabilité Sociale des Entreprises.

Énergies renouvelables

Dans de nombreux villages balinais et sur les îles Gili, des régions jadis très pauvres bénéficient aujourd’hui de meilleurs conditions de vie grâce à l’installation de panneaux solaires.

Comme nous les Balinais souhaitent une vie meilleure pour eux et leurs enfants. Cela signifie recevoir une bonne éducation dans une école, les aider à quitter le piège d’un tourisme qui les appauvrit, bénéficier d’un service de santé publique efficace et pouvoir bâtir des infrastructures et améliorer la qualité de l’eau, les routes, les transports, etc.

Statue dans un temple Balinais

Avant de partir… Réfléchir !

Réfléchissez aux milliards de dollars qui se déversent dans Bali chaque année grâce au tourisme, et les millions d’autres perçus en taxes et frais de service. Maintenant, demandez-vous pourquoi les enfants souffrent de malnutrition en de nombreux endroits de l’île ? Pourquoi les routes, les écoles et les hôpitaux sont financés par des donateurs et non par des impôts locaux ? Pourquoi le système de traitement des ordures est si désuet qu’il en devient terriblement dangereux pour la santé ?

Si l’on en croit certains « spécialistes », la classe moyenne émerge. Mais Bali ne devrait-elle pas être, au contraire, une île de l’abondance pour tous les balinais ? Ces inégalités sont alarmantes et ne devraient pas exister dans une île aussi riche que Bali. À croire qu’aujourd’hui encore seuls les investisseurs, les expats et les citadins bénéficient réellement du tourisme…

Soyez respectueux de Bali, elle vous respectera

Si l’on souhaite protéger l’île de Bali et son peuple, ne nous contentons pas de séjourner dans des hôtels de luxe avec vue sur la mer, de dîner en compagnie du Roi de la jungle au Bali Safari park ou de faire du parachute à Gili Trawangan. Ce tourisme là est la principale source des problèmes exposés ici. Soutenir ceux qui volent et qui oppriment les balinais signifie aussi être coupable de leur disparition.

Au contraire, je pense qu’avant de découvrir Bali, il est nécessaire de s’interroger sur certaines choses : quel impact notre présence peut-elle avoir sur cette île magnifique que l’on appelle « Paradis » ? Souhaite t-on réellement qu’elle le soit toujours ou sommes-nous prêt à aller polluer d’autres îles encore sauvages ? Ce sont des sujets qui fâchent, mais ne pas s’y intéresser, c’est ne pas se soucier de l’avenir de Bali ni du précieux patrimoine Indonésien.

De Ubud aux joaillers de Celuk

Toute la magie de Bali est à Ubud

Threads of Life : conservation de la culture traditionnelle balinaise

Depuis l’axe principal de Ubud, empruntez la Jalan Kajeng. Le long de la rue, de nombreuses échoppes où vous trouverez de très beaux tissus, des sarongs et quelques souvenirs locaux. C’est au numéro 24 de cette rue que Threads of Life présente les créations admirables de ses créatrices traditionnelles.

Threads of Life est une entreprise de commerce équitable qui œuvre à la conservation de la culture traditionnelle balinaise et lutte contre la pauvreté rurale en Indonésie. Les textiles de qualité et les paniers sont fabriqués avec des matériaux locaux et des colorants naturels, avec une qualité que vous ne verrez généralement que dans les musées. Threads of Life travaille avec plus de 1000 femmes réparties sur 11 îles de l’archipel Indonésien, il aide les tisserandes à créer des coopératives indépendantes, pour transmettre les savoir-faire de leurs ancêtres, gérer leurs ressources de manière durable, et exprimer leur identité culturelle tout en développant leur activité.

Acheter des cadeaux éthiques à la Kupu-Kupu Foundation

A dix minutes du centre-ville, la fondation Kupu-Kupu (papillon en Indonésien) aide les femmes et les hommes handicapés à vivre de leur métier. Tisserandes, peintres traditionnels, créateurs de cerfs-volants, graveurs sur bois, etc.

Les rizières près de Kupu-kupu FoundationKadek, Made ou Wayan avaient tous des handicaps qui les empêchaient de trouver leur place dans la société Indonésienne. Pour quelle raison ? Parce que le gouvernement Indonésien rejette les malades mentaux, les enfants trisomiques et les handicapés, considérant bien souvent leurs maladies comme des tares qui n’apportent rien au pays.

Une insupportable situation que Begonia Lopez, espagnole et philanthrope, a décidé de transformer en créant la Kupu-Kupu Foundation à Ubud. Après avoir passé la boutique Threads of Life (voir ci-dessus), continuez la Jalan Kajeng d’une centaine de mètre pour découvrir la boutique Kupu-Kupu. En achetant chez Kupu-Kupu, vous saurez que vous venez d’aider quelqu’un qui en a vraiment besoin.

Où dormir dans les rizières ?

Si vous souhaitez dormir dans les rizières de Ubud, loin de la ville et des concerts de klaxon, Kupu-Kupu Foundation dispose de trois petits bungalows installés dans des maisons traditionnelles en bambous.

Depuis la Jalan Kajeng, continuez tout droit puis montez la côte pour atteindre les rice fields (sawah), les terrasses des rizières. Un spectacle incroyable s’offre alors à vos yeux. Prenez à droite et au prochain croisement, empruntez le tout petit sentier à gauche pour rejoindre les bungalows de la kupu-Kupu Foundation. Vous y serez accueilli chaleureusement par Wayan et son ami et peut-être aurez-vous la chance d’y croiser Bégonia.

Les chambres sont rudimentaires mais très propres, la douche est simple, eau froide et petit déjeuner de pancakes avec thé et Kopi Bali (café Luwak balinais). Le soir, dès la tombée de la nuit, ne manquez pas le surprenant spectacle du ballet des lucioles au milieu des rizières bordées de cocotiers, un moment magique et grandiose que vous ne verrez nulle part ailleurs.

Barong et la danse Kris

Le petit village des tailleurs de pierre de Batubulan, dans la province de Gianyar, n’est pas seulement célèbre pour ses sculptures, mais également pour sa troupe théâtrale de villageois connue de toute l’Indonésie.

Tôt le matin, ces derniers quittent les champs ou leurs ateliers pour enfiler un costumes de Barong, de Rangda ou de Dalem, ils chaussent leurs masques de bois aux effigies des dieux du Râmâyana, se maquillent et montent sur scène pour un grandiose spectacle de Barong, de Tari kecak ou de Danse Kris (les célèbres poignards aux lames asymétriques).

Le théâtre Chandra Budaya n’étant pas toujours bien indiqué, demandez votre chemin et laissez-vous guider par un villageois. N’en soyez nullement surpris, il n’est pas rare que les balinais vous invitent à les suivre, sans jamais rien demander en retour si ce n’est un sourire et quelques mots échangés.

Plus d’infos sur l’Instagram de Chandra Budaya

Spectacle de danse Legong…

Legong Dance à Ubud
Danseuse Legong au Balai banjar Ubud kelod, avec la Pusa Kirana Art Foundation.

Vous ne pouvez quitter Bali sans avoir vu un spectacle de danse Legong, de trance Kecak ou de Wayang Kulit, le théâtre de marionnettes balinais. Dans le centre d’Ubud, rendez-vous au point d’Information et demandez la liste des spectacles. Chaque soir à Ubud, de nombreux spectacles sont proposés aux visiteurs désireux de découvrir le Bali authentique au travers de la magie des danseuses de Legong et des joueurs de gamelan. Soirées fortement touristiques mais vous pourrez découvrir des représentations de grande qualité, dans des cadres enchanteurs et des temples ornés de sculptures du Ramayana, parfumés de fleurs de frangipanier et d’encens.

… ou de Wayang Kulit

Wayang Kulit à UbudLe théâtre de marionnettes se situe dans la Rue de Monkey Forest (la forêts des Singes), face au terrain de football, dans la cour intérieure du Ubud City Hotel.

Les représentations ont lieu le mardi et le samedi à partir de 20h00, l’entrée est de 100 000 roupies. À la fin du spectacle, allez voir le marionnettiste qui aura plaisir à vous parler de son art et de ses marionnettes. Celles-ci sont confectionnées à la main par un artiste de Sukawati (le plus important marché d’Art de Bali). Vous en trouverez beaucoup de reproductions dans les échoppes et sur les marchés traditionnels de l’île. Mais si vous passez par Sukawati, demandez « Pembuat Wayang kulit » (puppet maker) pour trouver d’authentiques fabricants de marionnettes (merci mon neveu).

À lire : Jalan, jalan, terasa… le dalang et la wayang kulit

Au détour d’un chemin et si vous avez loué un scooter (voir à Sanur), arrêtez-vous lorsque vous entendez les gamelans ou dans les fêtes de villages. Vous y serez toujours bien accueillis et il n’est pas rare d’y voir de vraies danseuses de Legong locales ou du Tari kecak comme vous n’en trouverez nulle part ailleurs.

Les joailleries de Celuk

Joaillerie de Celuk, Bali
Joaillière travaillant une bague, chez « Mar’s » à Celuk.

Si vous cherchez une belle bague en argent, une paire de boucle d’oreilles finement ciselée ou un bracelet en or ornée de pierres précieuses, continuez votre route jusqu’à Celuk. C’est là que vous trouverez les plus beaux bijoux de Bali, fabriqués sur place dans les ateliers de la ville.

Le village est situé dans le district de Sukawati. Presque toutes les familles et les villageois balinais ont conservé l’âme artistique et créative. Avec l’avènement du tourisme, la variété des produits liés à l’or et à l’argent s’est fortement diversifiée.

Les pierres proviennent essentiellement de l’île de Bornéo, dans l’archipel Indonésien. Les artistes travaillent le métal artisanalement et à la main, et vous pourrez les voir à l’œuvre tout en parcourant du regard les étals de bijoux qui jalonnent les boutiques.

Ce village artisanal avec une longue histoire de joaillerie a su conserver son savoir-faire traditionnel, tout en s’adaptant aux demandes du marché. On y trouve aujourd’hui des produits modernes tels que les médailles et les symboles de la culture Indonésienne. N’hésitez pas à demander des créations originales, vous pouvez même venir avec votre propre métal pour la confection d’un bijou personnalisé qui vous sera fait dans les règles de l’Art des joailliers balinais.

À Bali, les portes s’ouvrent si vous les poussez

Portes ouverts à UbudCroyez-moi sur parole, quelque soit l’endroit où vous vous trouverez, vous serez surpris de la gentillesse et de l’accueil du peuple balinais.

Ne craignez jamais les gens qui vous invitent, oubliez vos superstitions et votre culture occidentale, n’ayez pas peur de l’inconnu et votre séjour sur l’île des Dieux n’en sera que plus mémorable.

Le balinais, le touriste et l’environnement

L’impact du tourisme à Bali

Une lavandière balinaise à SidemenLe tourisme permet-il de générer un essor économique durable et équitablement réparti ou, au contraire, renforce t-il les inégalités existantes ? Favorise t-il les politiques de préservation des sites culturels et naturels ? Quelle est sa relation avec la culture et la philosophie Balinaise et quelles actions sont mises en place pour préserver l’environnement ?

Chaque année, ce sont plus de trois millions de personnes qui partent à Bali à la recherche de l’Éden, sans aucun accompagnement écologique ou sanitaire. L’île des Dieux deviendra t-elle un jour une poubelle à ciel ouvert avec des centaines de tonnes de déchets et eaux usées non traitées chaque jour ? Eaux dans lesquelles se baignent le soir balinaises et balinais…

Les professionnels du tourisme de masse ont pour but d’envoyer un maximum de touristes à Bali, mais peu considèrent que la gestion de l’île par les pouvoirs publics les regardent réellement. Crise en eau potable, déchets non recyclés et rejetés dans la nature, voici quelques uns des bouleversements qui mettent en péril l’avenir des balinais et de leur île. À clientèle haut de gamme, confort haut de gamme : certaines chambres d’hôtel consomment jusqu’à 300 litres d’eau par jour !

Des 13 000 tonnes de déchets quotidiens collectés à Bali, 5000 tonnes sont rejetées à la mer et dans les rivières, provoquant de terribles dégâts sur la faune, sur la flore locale et sur le massif corallien. On ne parle pas de la santé des habitants locaux. Quand la terre et la mer seront totalement souillées, plus aucun touriste ne viendra alors à Bali. Que deviendront alors les balinais ?

Le respect de la Nature fait partie de la culture Balinaise

Pour préserver l’île magnifique de Bali, des initiatives privées et des solutions apparaissent cependant.

Alternatives pour gérer les flux de personnes et d’ordures, pour assurer un service de tri et de ramassage que le gouvernement Indonésien, dépassé par les évènements, refuse de prendre en charge. Pourtant en 2012, ce dernier avait lancé la campagne Go Green Bali afin de sensibiliser les provinces et les politiques dans tout Bali.

Peduli Alam : prendre soin de la Nature

logo_peduli_alam_indonesia_organicLe problème du traitement des ordures est un problème global et mondial. Cela demande du temps. Mais le respect de la nature et des animaux qui y vivent est profondément ancrée dans la culture et les rites balinais. La route sera longue mais les comportements et les habitudes changent déjà !

Ainsi, en 2008 est née l’association de protection de l’environnement Peduli Alam, spécialisée dans la collecte des déchets ménagers et la prévention des dangers causés par le rejet des ordures dans la nature. Aujourd’hui, Peduli Alam collecte et recycle cinq tonnes de déchets chaque mois un peu partout à Bali.

www.PeduliAlam.org

Reef Check protège le massif corallien

logo-reef-checkLa Fondation Reef Check a débuté en 1996. Elle est aujourd’hui constitué de centaines de membres qui œuvrent chaque jour pour la survie des massifs coralliens à travers le monde et notamment en Indonésie.

Reef Check forme également de nombreux plongeurs locaux et occidentaux à Bali. Lors de votre prochaine plongée à Turtle Point aux îles Gili ou sur l’épave du Liberty, n’oubliez de demander à votre instructeur s’il est membre de Reef Check. Il vous expliquera certainement quelles sont ses actions en faveur de la sauvegarde de la faune et de la flore marine. À Bali, les plongeurs font très attention au respect des coraux, à la sensibilisation des publics et à l’impact destructeur que peuvent causer certains plongeurs peu scrupuleux sur le massif corallien. Enfin, si vous vous émerveillez devant les poissons clowns, les tortues de mer ou un fishfrog rougeoyant, évitez de prendre un abonnement dans un club de pêche sous-marine. Prenez un masque et un tuba, observez et laissez ces animaux multicolores vivre leur vie dans le plus bel aquarium à ciel ouvert du monde !

www.ReefCheck.org

Apprendre à voyager de façon éthique et responsable dans l’archipel Indonésien et à Bali

De retour après quatre semaines d’itinérance en Indonésie, j’ai souhaité partager de nouveau mon périple avec vous, vous présenter la culture balinaise et Indonésienne en générale au travers de bonnes adresses et de sites culturels d’exception. Je vous propose donc un long voyage pour découvrir et comprendre l’Art et la culture balinaise, pour apprendre à voyager de façon éthique et responsable dans ce magnifique continent si différent du notre.

Ce second carnet de voyage Balimimpi vous entraînera dans les rizières d’Ubud à la rencontre de peuples qui luttent pour faire perdurer leur culture traditionnelle, dans le village des tailleurs de pierres de Batubulan et près des joaillers de Celuk, en passant par le marché d’art de Sukawati, les temples sacrés de Tampaksiring, Goah gaja et Goah lawah, gravissant les pentes du Mont Batur jusque sur les plages idylliques des îles Gili, à la sauvegarde des tortues de mer et des coraux, sans oublier Amed, Gianyar ou les tisserandes de Sidemen.

Respecter Bali et les Balinais(es)

Bali est une île paradisiaque, mais hélas qui dit paradis sur terre dit aussi un tourisme exacerbé qui ne cesse de croître. Son peuple chaleureux et accueillant n’en demeure pas moins très appauvri par les chaînes hôtelières européennes et les multinationales occidentales (Novotel, Pan pacific, Coca Cola…) et notre plastique pétrolifère n’est pas près de finir son rôle destructeur en polluant rivières et sites naturels.

À la manière de nombreuses ONG et fondations humanitaires qui œuvrent chaque jour pour protéger Bali, il est de votre devoir de voyager en respectant ce lieu magique. Car au delà du caractère onirique de Bali, l’île subit chaque jour un peu plus le courroux du tourisme de masse et risque de devenir, à plus ou moins long terme, comme ces stations balnéaires pour occidentaux aisés, bétonnée à outrance, toutes contestations locales violemment réprimées au profit de la construction de grands hôtels aux piscines privatives.

Même si les touristes auront toujours la possibilité de voyager ailleurs, et d’aller polluer Flores, Java, Komodo ou une des 17 000 autres îles que compte l’archipel Indonésien, qu’en sera t-il des balinais dont la culture et les traditions étouffent déjà sous les gaz d’échappements des cars de blancs en goguette ? Les condamnerez-vous à demeurer sur leur île devenue le paradis des surfeurs, des touristes et de leurs GoPro, polluée, souillée, arbres et forêts brûlés au profit de palmeraies huileuses et plus rentables ? C’est là une des cruelles questions qui restent en suspens et que les tours operator et les agences de voyages se gardent bien de mentionner auprès de leurs clients. C’est pourtant aujourd’hui que l’avenir de Bali se joue.

« Les hôtels tuent les balinais », disait Wayan à la Kupu-Kupu Foundation d’Ubud. Le revers de la médaille est dur à supporter pour ceux qui pensent que le tourisme va les enrichir. À terme, l’île s’appauvrit et même si la classe moyenne semble croître davantage, cela ne durera qu’un temps. Demeurez respectueux de ce lieu, aidez les populations locales, voyagez de façon équitable et durable. Ce n’est pas parce que nous roulons au gasoil qu’on ne peut respecter l’environnement et les contrés que nous traversons. Le vélo et la marche sont aussi possible de Bali aux îles Gili !

Un autre regard sur l’île des Dieux

Comme à mon habitude, je suis parti avec mon appareil photo et mon carnet de croquis, crayons, pinceaux, aquarelles et un petit guide Français-Balinais pour apprendre les rudiments de la langue Indonésienne. Les articles vont s’enrichir de quelques dessins croqués sur place et de belles photographies pour vous faire découvrir les somptueux paysages de quelques îles et les peuples qui y vivent. J’ajouterai également les phrases habituelles et quelques données de langage afin de vous aider dans vos échanges. L’indonésien est une langue très simple et les balinais apprécieront lorsque vous parlerez dans leur langue, car c’est aussi là que commence le respect de l’étranger qui vous accueille chez lui 😉

Les balinais sont un peuple des plus accueillants, si plein d’amour à partager qu’un simple échange de quelques mots accompagné d’un sourire vous sera rendu au centuple. Vous découvrirez alors l’Indonésie d’une façon qu’aucun guide touristique ne saura jamais vous la montrer.

Consulter l’Atlas de Bali et des îles Gili

Je vous souhaite de belles lectures et un très beau voyage !
Kler.