Carnets de Voyage(s)

Les chantiers navals de Gili Air

Construction des bateaux sur la plagePar un bel après-midi ensoleillé, nous quittons Gili Trawangan pour jeter l’ancre à Gili Air. J’avais prévu d’aller marcher le long de la piste de sable qui longe le port, mais je découvre les chantiers navals où quelques bateaux traditionnels sont en cours de construction. Je décide alors de discuter avec les menuisiers et les peintres qui s’affairent ici.

Les bateaux sont construits directement sur la plage et sous la forêt avoisinante. Ils sont fait de bois, ont tous une forme et une longueur similaire, environ 30 pieds de long (entre 9 et 10 mètres). Ce qui était intéressant est que ces navires étaient en construction, l’un n’avait pas de poupe, un autre était entrain d’être repeint, un menuisier de marine fabriquait des stabilisateurs et, plus loin, un groupe d’hommes taillaient le bois pour lui faire épouser les lignes gracieuses d’un châssis.

Une conception très originale

Chantiers navals Bali Lombok

Ici, les constructeurs ont développé une très inhabituelle façon de concevoir leurs bateaux ; ils construisent en premier lieu la coque puis ajoutent ensuite l’armature intérieure.

Habituellement, on construit d’abord la charpente que l’on assemble selon des positions précises. Suite à cette étape viennent se greffer sur le gabarit les planches qui formeront la coque du bateau. Cela nécessite de bâtir son navire à l’envers, et d’être ensuite en mesure de le retourner. En construisant la coque d’abord, aucune de ces trois étapes n’est nécessaire.

Un marin m’explique qu’il utilise un mélange de techniques traditionnelles et modernes. Les planches sont jointes bord à bord à l’aide de chevilles en bois, lesquelles proviennent de Sumbawa. Celles-ci sont enfoncés dans des trous percés à intervalles réguliers le long du bord de chaque planche. Ces chevilles permettent d’obtenir des joints très résistants. À mesure que le bateau prend l’eau, les chevilles gonfleront dans leur trou pour se fixer très solidement dans la coque.

Des navires aux courbes élancées

La fabrication d'une coque de bateauPour que le bois des planches ne se brise pas lors des torsions et des étirements, les planches sont cuites à la vapeur.

Le processus est appliqué sur place, en allumant un feu sous les planches et en appliquant un linge humide sur le bois afin de prévenir tout incendie. Après 1 heure ou 2, le bois devenu flexible peut être formé sans se rompre. On maintient les planches en place par des cordes le temps qu’elles refroidissent et conservent cette forme.

En utilisant la forme du bois pour réaliser les châssis, la charpente et les balanciers plutôt qu’en les taillant au format souhaité, on économise aussi une grande partie de matière première tout en procurant une plus grande résistance au bateau.

Le bois pour les charpentes est acheminé depuis l’île voisine de Lombok. Les planches viennent quant à elles des chantiers navals de Sulawesi, où de très grands bateaux y sont toujours construits en bois. Très peu d’outils entrent dans la conception des bateaux. Planches et cadres sont coupés, taillés et façonnés à la main, en utilisant une petite herminette. Ensuite seront ajoutés les stabilisateurs traditionnels en bambou, puis le bateau sera peint de couleurs vives suivant l’inspiration de son propriétaire.

Cette journée m’aura permis de rencontrer des artisans locaux et d’en apprendre davantage sur la fabrication de leurs embarcations traditionnelles. Je clôture cette belle après-midi par un joli dessin du port et des navires en construction, lequel me vaudra quelques « Bagus lukis !* »

* Jolie peinture !

© Crédits photos : Nathalie pour Balimimpi.com, Octobre 2015.
Illustration de Kler Roger.

Pura Luhur Uluwatu

Connu dans le monde entier pour ses spots de surf hors du commun, Uluwatu abrite aussi un autre lieu emblématique de Bali : le temple d’Uluwatu, connu localement sous le nom de Pura Luhur Uluwatu (Luhur signifiant « quelque chose d’origine divine »).

C’est l’un des neuf temples directionnels clés de Bali et l’un des plus spectaculaires de toute l’île, perché au sommet d’une falaise abrupte à environ 70 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au départ, nous n’avions pas prévu de nous rendre jusque là-bas mais nous avions envie de découvrir ce lieu majestueux réputé pour ses couchers de soleil oniriques.

Le temple d’Uluwatu a une architecture unique avec un toit noir en forme de palmes empilées. L’ensemble du complexe sacré semble aussi précairement posé sur le bord de la falaise, entre le ciel et la terre. Comme mentionné plus haut, le nom Luhur signifie dans l’ancienne langue balinaise « quelque chose d’origine divine », ulu veut dire « fin de la terre » et watu « le rocher ». Le nom lui-même décrit avec une justesse certaine la nature si spéciale de ce lieu insolite.

Histoire du temple d’Uluwatu

Des inscriptions mentionnent que le temple d’Uluwatu a été fondé par Mpu Kunturan, un moine Majapahit qui a également participé à la création de plusieurs autres temples importants à Bali, comme le Pura Sakenan à Denpasar, il y a environ 1 000 ans. Selon l’Archaeological Survey of India, les vestiges trouvés sur le site prouvent que le temple est constitué d’un groupe de pierres élevées vers le 10e siècle.

Un saint prêtre de l’est de Java, Dhang Hyang Dwijendra, a ensuite choisi le temple d’Uluwatu comme lieu de culte final de son voyage spirituel. L’histoire locale rapporte que ce dernier avait atteint le point spirituel le plus élevé, c’est-à-dire qu’il était lui-même devenu un être divin.

Points forts et caractéristiques du temple d’Uluwatu

Derrière le sanctuaire principal, dans l’une des cours du temple d’Uluwatu, se trouve une statue de brahmane tournée vers l’océan Indien, considérée comme une représentation de Dhang Hyang Dwijendra.

Pura Luhur Uluwatu

Les deux entrées du temple sont des portes fendues avec des sculptures de feuilles et de fleurs. Devant chacune d’elles se trouvent deux sculptures en forme de corps humain avec une tête d’éléphant. C’est un monolithe qui permet d’accéder à la cour intérieure du temple d’Uluwatu. Cette porte, dite « ailée » est un héritage du Xe siècle, et leur aspect est très peu courant sur l’île. Le Pura Dalem Jurit a été ajouté à Pura Uluwatu au XVIe siècle. On y trouve trois statues, dont celle de Brahma.

On remarquera deux auges de pierres dans la zone principale du temple. En réalité, pour avoir déjà visité quelques cimetières mérovingiens, j’ai remarqué que si les deux pierres sont jointes nous obtenons un sarcophage mégalithique.

Coucher de soleil sur le temple d’Uluwatu

Construit à partir de roches de corail noir, la forme étagée du temple offre un contraste étonnant avec la côte luxuriante environnante et les vagues fantastiques qui viennent se fracasser sur les falaises. Nous restons profiter des derniers rayons du soleil en contemplant la silhouette d’Uluwatu qui se découpe dans le ciel rougeoyant. Un spectacle vraiment époustouflant digne d’un conte de fée. Pourtant… ce n’était pas un rêve ! À n’en pas douter, ce lieu est réellement magique.

Un spot de surf unique au monde

Uluwatu, c’est aussi un des plus beaux spot de surf du monde. Le site est à lui seul époustouflant : c’est un petit village labyrinthique faits de petites maisons peintes en blanc, de petits hôtels et de café recouvert d’une végétation luxuriante. L’ensemble est accroché au flanc de la falaise dans un dédale de ruelles, d’escaliers, de terrasses et de belvédères. L’endroit foisonne de surfeurs et de photographes. Il n’y a quasiment aucun touristes ici, uniquement des stars internationales de cette discipline qui viennent s’amuser et tenter de prendre la plus belle vague. Même s’il n’y a pas de fans de planche parmi nous, contempler un petit surfeur glissant à vive allure sur une planche de bois au creux d’une vague de 15 mètres fut tout de même un spectacle assez ahurissant ! Ici les vagues sont grandes et rapides, ce qui attire chaque jour des centaines de surfeurs professionnels étrangers et locaux.

Uluwatu Beach - spot de surf caché à Uluwatu
Un surfeur sur une vague - Uluwatu - Bali

En 1971, la sortie d’un documentaire australien sur le surf comme discipline vertueuse et écologique, Morning of the Earth, fit sensation dans le monde entier. On y présentait Uluwatu comme un site d’exception, encourageant la relation naturelle entre la communauté des surfeurs locaux et les valeurs écologiques.

Les surfeurs professionnels vénèrent les vagues d’Uluwatu peut-être autant que les prêtres du temple vénèrent leurs dieux hindous. Nous rencontrerons de nombreux habitants en bermuda une planche à la main la journée, et vêtus d’un sarong balinais le soir pour se rendre à une cérémonie !

De Klunglung à Sidemen, fabrication de gamelans, poteries de Pejaten et tissage balinais

Notre périple dans l’île des Dieux Bali touche bientôt à sa fin… Nous décidons de nous rendre à Sidemen, le village des tisserands en passant par la célèbre fabrique de gongs et de gamelans de Klungkung. Au retour, nous traverserons aussi Pejaten, un village où, de mémoire d’hommes, les habitants ont toujours été potiers…

La fabrique de gongs et de gamelans de Klungkung

Sur la route, proche de Semarapura et en direction de Sidemen, nous faisons une halte à Klungkung (Régence de Klungkung, la plus petite de l’île de Bali), où se trouve un étrange temple qui se distingue par ses statues majestueuses perdues au milieu des banians séculaires. Comme à Sawan (Singaraja), ici les villageois sont des fabricants traditionnels de gongs de gamelan et d’autres instruments de gamelan.

Fabrique de gongs à Klungkung
Fabrique de gongs à Klungkung
Fabrique de gongs à Klungkung

Sidemen, village traditionnel de tisserands

Les textiles de Sidemen sont appréciés pour leurs motifs complexes et l’utilisation de fils de coton ou de soie colorés et tissés à la main. La petite auberge familiale où nous dormons est justement gérée par une tisserande balinaise. Elle nous fait une démonstration de tissage sur son métier à tisser. Elle nous explique dans un anglais local que ceux-ci sont connus sous les noms de « songket » et « endek ».

Tisserande traditionnelle à Sidemen
Les rizières de Sidemen
auberge Sidemen
Transport des coqs à Sidemen
Travail de la terre à Sidemen
Atelier dessin avec des enfants balinais - Sidemen

« Selamat minum ! »

Le village de Sidemen est également connu parmi les habitants balinais comme le premier producteur de grog de palmier traditionnel appelé « tuak ». Le produit est également souvent affiné en vin de palme « arak ». Les industries artisanales produisant la boisson sont monnaie courante dans tout le village.

Les rizières au petit matin à Sidemen

Pura Taman Bukit Pengajaran

En parcourant les collines et vallées environnantes, plusieurs villageois nous invitent à découvrir le temple sacré de Pura Bukit. Celui-ci est caché dans les montagnes à très haute altitude et, comme c’est souvent le cas à Bali, les cartes d’itinérance que nous avons entre les mains ne mentionnent pas correctement son emplacement. Ainsi, c’est un petit groupe de jeunes qui accepte de nous guider à travers la fôret pour rejoindre l’escalier qui mène au temple. Ce dernier se perd dans les arbres et l’ascension nécessite une certaine endurance.

Pura Bukit - Sidemen

Arrivé au sommet de la montagne, le spectacle qui s’offre à nous vaut bien les quelques centaines de marches de ce véritable chemin de croix !

Pura Bukit à Sidemen

Pejaten, l’histoire du village d’argile

Cérémonie à Sidemen

Autrefois, les potiers étaient exclus des villages balinais, car ils étaient considérés comme impurs. Par conséquent, ils vivaient ensemble dans un village spécial, comme ce fut le cas à Pejaten, dans le district de Tabanan.

Ces gens étaient très pauvres, ils ne possédaient que la terre sur laquelle ils vivaient et n’avaient pas de rizière. Chaque famille avait sa propre petite poterie. Les pots, les tuiles et tous les objets du quotidien en argile étaient fabriqués à la main. Dans les années 1970, après une période de profonde misère, Pejaten est entré dans une nouvelle ère de la céramique. Sous la direction de M. Tanteri, le chef du village, Pejaten à commencé à produire de façon industrielle des tuiles en céramique. En quelques années, l’industrie est devenue florissante.

Fabricant de tuiles à Pejaten

Tout le monde à Pejaten s’implique aujourd’hui dans l’industrie des tuiles, recrutant même des travailleurs d’autres îles, telles que Lombok et Java. On trouve à Pejaten un très grand nombre de fours et des moulins à argile. Les tuiles sèchent au soleil sur le bord des routes, et d’immenses tas de bois et d’écorces de noix de coco s’amoncellent un peu partout pour alimenter les fours à brique.

Proverbe de Bali : « Kolibri di pagi, sampai besok mimpi ! »

En Indonésie la nature est féconde

À Bali, la nature donne naissance à une flore et une faune incroyable, vibrante de couleurs, pleine de parfums et de saveurs. Reptiles, oiseaux, fleurs sauvages et arbres fruitiers, l’archipel Indonésien est un des pays à la plus forte biodiversité de la planète. Pourtant, ici aussi la terre est confrontée à une multitudes de menaces, tel que l’industrialisation, l’appauvrissement des sols, l’expansion des plantations d’huile de palme ou l’exploitation forestière à outrance.

Dans le Parc aux Oiseaux de Peliatan, on protège les oiseaux de la folie des hommes. Y coexistent les derniers représentants des plus belles espèces exotiques de l’archipel. Mais les animaux sont en cages, dans de gigantesques volières et jungles artificielles, loin des horizons de jadis où seul Garuda, le Maître des Airs de l’Indonésie parcourait en paix les cieux Balinais.

Histoire du colibri de Padang Bai

C’était un matin sur les toits de Padang Bai. Sarong à la taille et une kretek aux lèvres, je soufflai avec nonchalance quelques volutes parfumées en observant le port et le ballet incessant des ferries de Lombok. Les navires arrivaient, les cales des navires s’ouvraient comme des cuirasses desquelles sortait un flot ininterrompu de camions, de fourgonnettes, de citernes et de grands bahuts lestés d’une importante cargaison. De nouveaux véhicules arrivaient, s’engouffraient dans le ventre du bateau avec leurs containers remplis d’eau, de vivres, de carburant, de fruits , de légumes, d’épices ou de… kacang 1 !

La corne de brume sonna trois fois, puis dans un bouillonnement d’écume et de vapeur d’essence, la coque se mua lentement en direction de son lointain destin. À cet instant, un second navire entrait dans la rade et la chorégraphie des cargos reprenait de plus belle.

Au Nord la dame en rouge, dont j’avais croisé hier le regard affable avait fleuri le petit temple perché au-dessus de son toit. Un chat tigré se pourléchait les babines en savourant les quelques offrandes déposées sur l’autel.

Au Sud, derrière la colline j’entendis le chant lointain et nasillard d’un muezzin, récitant ses louanges au Soleil aux premières lueurs du jour.

À l’Ouest la ville s’éveillait doucement. Elle murmurait quelque chose, comme une invitation à entrer dans la quiétude de ce jour qui commençait à peine.

C’est en posant mes yeux vers l’Est que je le vit. Il survolait le frangipanier, fuchsia sous les éclats d’or de Sûrya. Il faisait vibrer ses fines ailes, si vite qu’on aurait cru qu’il flottait dans les airs au-dessus des arbres. Corps et tête noire, colletée de turquoise et doué d’un bec courbé avec lequel il s’enfonçait entre les pétales des fleurs pour en recueillir le pollen ou quelques gouttes de rosée.

Je n’en croyais pas mes yeux ! Un colibri sauvage, au dessus de la cité portuaire fort animée de Padang Bai ! Incontestablement, la Nature est riche et généreuse en Indonésie. Il nous faut la protéger et savoir la remercier, lorsque le temps suspend son vol et qu’elle nous offre de tels trésors. Comme le prétend ce proverbe Balinais : « Colibri du matin, rêve jusqu’à demain ! »

1. Ici, tout le monde en mange. Et c’est vrai qu’elles sont délicieuses… les cacahuètes !

Prendre le temps de Vivre

Paniers tressés et encens BalinaisPeut-on prendre le temps de vivre dans notre civilisation mercantile, nourrie à la consommation, aux rêves futiles de vitesse ou de grandeur ? Comment enseigner à une personne qu’elle doit prendre le temps de faire chaque chose qu’elle choisit d’entreprendre dans sa vie, quand nos existences sont conditionnées de la sorte ?

Au travers de la culture Balinaise et de l’Hindouisme, je vous propose de découvrir une nouvelle façon de vivre, celle de prendre le temps de vivre, de vivre en prenant le temps, de lâcher prise et se libérer des chaînes que l’on s’impose chaque jour.

L’Hindouisme

Bali est une petite enclave Hindouiste en Indonésie. L’hindouisme, une des plus anciennes religions au monde encore pratiquée, considère qu’il y a quatre grands objectifs à l’existence :

  • Balinaise en Sarong traditionnelLe premier but est le Kama, qui représente le désir, la passion et le plaisir amoureux qui doivent être source de connaissance.
  • Le second est Artha ou la prospérité : l’homme doit se créer un patrimoine qui sera le fruit de son travail personnel. Plus difficile à concevoir avec notre regard occidental, Artha exprime que si vous êtes né riche, vous pouvez demander richesse et pouvoir mais si vous êtes né mendiant, vous devez vous contenter de votre condition, ne cherchant à vous élever matériellement que suivant votre position sur l’échelle sociale. Cette idée de rôle ou de devoir prédestiné est très important dans la religion Hindouiste et amène au troisième précepte.
  • Le troisième objectif est Dharma ou le devoir, la clé de voûte du système de croyance Hindouiste. C’est un ensemble de « principes » personnels selon lesquels l’homme doit vivre et qui doivent lui permettre de rester sur le droit chemin.
  • Enfin, il y a le Moksha ou la délivrance : il s’agit de briser le cycle des réincarnations, c’est le but de la vie dans l’hindouisme. Les trois autres ne sont que des tremplins temporaires, mais nécessaires, pour atteindre la libération éternelle. Les Balinais évoquent une intéressante analogie pour parler du Moksha, où l’âme est comparée à une goutte d’eau et sa libération à la fusion de cette goutte dans le vaste Océan divin.

Un joli nénuphar à Yeh PuluLe but ultime de l’hindouisme est donc la Délivrance, la Liberté. L’homme doit passer sa vie à se délivrer de l’illusion du monde et de l’ignorance afin d’atteindre le Moksha.

L’Hindouisme, et par extension la culture Balinaise, prônent le don de soi. L’Homme doit être d’une bonté et d’une sagesse absolue s’il compte atteindre le Nirvana.

Vivre en prenant le temps

Comment appliquer cet art de vivre dans notre pays, dans notre culture ?

Offrandes à Bali

Vous ressentirez une chose inhabituelle à Bali, c’est que ce peuple aime la Vie. Bien que la nature soit quelque peu souillée par les plastiques qui se consument sur le bord des routes, elle l’est surtout par manque d’éducation et de sensibilisation des locaux aux problèmes environnementaux. Car au fond, les Balinais vénèrent la Nature et le monde qui les entoure. Chaque matin et à toute heure de la journée, ils préparent de petits paniers d’offrandes tressés, ils y déposent des fleurs fraîchement coupées, quelques grains de riz et un bâton d’encens.

À Bali, chacun profite de chaque chose que la vie lui offre, se détachant du matériel et s’accordant seulement le nécessaire. Ici on apprécie les Arts pour leur valeur émotionnelle. Le dessin, la peinture, le tissage ou la musique occupent une place considérable dans la culture Balinaise. Humaniste, chacun respecte l’autre, on se salue quelque soit l’heure ou l’endroit. Enfin, la spiritualité qui voit chaque chose comme étant sacrée, renforce cette esprit de cohésion sociale et culturelle.

Sculpture bas-reflief à Bali
L’art est partout présent à Bali.

Malheureusement, prendre le temps de vivre est devenue une chose bien compliquée dans notre société. Nous devons tout faire très vite, optimiser notre temps au maximum, courir sans arrêt. Les journées nous semblent bien courtes alors qu’elles sont incroyablement longues. La nuit vient à poindre sans qu’on ait pu prendre le temps de se demander ce que l’on souhaitait vraiment faire de notre vie.

N’y a-t-il pas ici suffisamment de Lumières acquises pour qu’on en souhaite encore davantage ? Insatiables, nos civilisations souhaitent toujours plus de choses, plus d’argent, plus de temps. Un jour pourtant, nos corps, nos cœurs et nos esprits ne supporteront plus ce rythme de vie. « Rien n’est acquis » comme disait mon grand-père…

Comment reprendre sa vie en main, sans tout quitter, juste pour aller un peu mieux ?

Rice fields Sidemen
Apprendre à s’arrêter pour observer la beauté du Monde.

Aux premières lueurs du jour, lorsque le coq chante ses louanges au soleil qui point à l’horizon, levez-vous et profitez de ce moment pour observer. Observez ce qui vous entoure, la faune, la flore, tous ces vies qui s’éveillent lentement dans les premiers rayons de l’astre solaire.

Le monde est magique, son fonctionnement est éblouissant mais nous ne prenons même plus le temps de le contempler. Les yeux de notre monde ne voient plus que le profit et nous oublions toutes les merveilles et les petits bonheurs qui nous entourent.

Préparation des offrandes à Tukad-item

Lâchez prise !

Prendre le temps de vivre, c’est se laisser le choix

Abandonnez vos peurs. Un ami m’a dit un jour « La peur n’évite pas le danger ». Dans ce cas, pour quelle raison s’imposer des pressions supplémentaires alors qu’il suffit simplement de laisser les choses venir, de les aborder l’une après l’autre et d’avancer à son rythme ?

Nous savons, au fond, ce qui est bon pour nous, ce qui nous convient. Nul ne peut avancer attaché. Lâcher prise, c’est aussi et surtout oser se faire confiance, c’est accepter les choses telles qu’elles viennent et sans craintes. La vie fera le reste !

Vivre en prenant le temps, prendre le temps de vivre, c’est faire confiance à la vie et cesser de vouloir tout contrôler quel qu’en soit le prix. Lâcher prise, c’est faire face à l’inconnu, aux petits impondérables qui font toute la richesse de notre quotidien, c’est accueillir l’imprévu à bras ouverts. C’est cesser de vouloir contrôler ses pensées, mais les laisser s’envoler au fil de nos désirs ou de nos songes qui, en se mêlant donneront naissance à de nouvelles idées.

Cérémonie de mariage à Seraya Timura

Exprimez-vous ! Vous en avez le droit

Prendre le temps de vivre relève d’infimes efforts qui amélioreront qualitativement votre vie. Commencez par enlever ces entraves émotionnelles que la société, et notre éducation, nous imposent de porter chaque jour.

Laissez-vous le droit de pleurer, celui de rire, de sourire, de crier mais surtout de vivre et de ressentir. Voyagez, découvrez, allez à la rencontre de ces cultures ancestrales et lointaines, observez le monde qui vous entoure, laissez vos émotions s’exprimer, prenez soin de votre corps et votre âme vous remerciera.

Bon voyage !

Photo de couverture : moments de partage à Tukad-item (Seraya, 2015).

La recette du Bubur Injin, le pudding de riz noir Balinais à la noix de coco

Il est une spécialité de dessert à Bali dont je raffole, c’est le Black Rice pudding ou Bubur Injin. À Ubud, un petit warung du nom de Wayan’s Café en servait un délicieux, chaud et accompagné de fruits frais, goyave, papaye, ananas, raisins et pastèque.

Composé de riz noir gluant mélangé avec du lait de coco et du sucre de palme aren (rien à voir avec l’huile de palme, rassurez-vous), ce dessert typiquement balinais est un régal pour les papilles !

Quels ingrédients entrent dans la préparation du Black rice pudding ?

Pour préparer le Bubur Injin, vous aurez besoin de : 200 g de riz gluant noir non cuit et 150g de riz blanc gluant non cuit, que vous aurez préalablement laissé tremper toute une nuit. 2 feuilles de Pandan (si vous n’êtes pas en Indonésie, il peut être difficile de trouver ce produit à haute valeur gustative. Vous pouvez remplacer le pandan par 1 goutte d’extrait de vanille. Ajoutons à cela 50g de sucre de canne, 1 pincée de sel et 125 ml de crème de coco.

Préparation du Black rice pudding

Black Rice Pudding à la noix de Coco.
  • Rincez abondamment les deux types de riz gluant (le noir et le blanc) jusqu’à ce que l’eau soit claire, et laissez-les tremper toute la nuit.
  • Dans une casserole, portez le riz gluant, l’eau et les feuilles de pandan ou l’extrait de vanille à ébullition à feu moyen et laissez mijoter à découvert pendant environ 40 minutes, en remuant de temps en temps jusqu’à ce que le riz soit mou et cuit, avec une consistance de porridge.
  • Si vous utilisez des feuilles de pandan, jetez-les. Ajoutez le sucre de palme (Aren) ou le sucre de canne) et remuez jusqu’à ce que le sucre soit dissous. Réduisez à feu doux et laissez mijoter pendant environ 5 minutes avant de retirer du feu.
  • Mélangez la crème de coco et le sel dans un bol.

Au moment de servir votre dessert à vos invités impatients, répartir le pudding dans des bols individuels et garnir de crème de noix de coco salée.

Où manger un délicieux Bubur Injin à Bali ?

S’il est un lieu de Bali où vous dégusterez un incontournable Bubur Injin, c’est sans doute au Sari Organik, un des restaurants à ne pas manquer à Ubud, autant pour la vue que pour la qualité de ses plats. En effet, il se situe au milieu des rizières, ce qui explique que vous soyez obligés de garer votre véhicule à une dizaine de minutes de marche de là pour y accéder.

À la terrasse du Sari Organik à Ubud, un soir.

Les aliments de base du restaurant sont principalement des légumes et du riz, préparés selon de délicieuses recettes balinaises. Par ailleurs, le restaurant s’inscrit dans la démarche du commerce équitable. Ainsi, vous ne pouvez rêver d’un plus bel endroit où manger quelque chose de sain, frais et délicieux.

Adresse : Jalan Raya Tjampuhan
Tél. : +62 (0) 361 972 087

Si vous avez aimé cette recette, apprenez que le blog Balimimpi regorge d’autres spécialités culinaires Indonésiennes !

De Bali à Lombok : les « petites » îles Gili

Les îles Gili (Gili Trawangan, Gili Meno et Gili Air) sont situées entre Bali et Lombok dans le vaste archipel indonésien. Dans la langue Sasak, « Gili » signifie « petite île ». Il existe environ trente « gilis » autour de l’île de Lombok. Accessibles par bateaux rapides en moins de deux heures, vous pouvez aussi vous rendre à Lombok avec votre scooter via le Ferry, mais la traversée durera 5 heures ! De Lombok, rejoindre les îles Gili est tout à fait possible avec une des nombreuses navettes qui font la liaison entre les îles.

Le climat dans les îles Gili est tropical, avec une température moyenne de l’air de 28 ° C et une température de l’eau allant de 26 ° C à 29 ° C tout au long de l’année ! Autant dire qu’il y fait bon vivre. La saison des pluies commence en Novembre et finit en Avril, la saison sèche dure de Mai à Octobre.

Malgré le climat tropical, en raison de sa proximité de l’équateur, les îles Gili sont relativement arides par rapport à d’autres îles de l’archipel indonésien. En effet, la présence de deux volcans voisins, le Mont Rinjani à Lombok et le Mont Agung à Bali, génère un micro-climat propice à la sécheresse.

Mariage musulman

La population de ces îles est majoritairement musulmane. La langue officielle est l’indonésien, mais les locaux parlent entre eux un autre dialecte : le Sasak.

Gili Trawangan, Gili Meno et Gili Air

Cheval sidomo Lombok
Sur les îles, le cheval est le meilleur moyen de locomotion !

Gili Trawangan est l’île la plus touristique. Si vous souhaitez faire la fête et vous coucher aux aurores c’est ici qu’il faut vous rendre. Mais je ne saurai que trop vous conseiller de découvrir Gili Air et Gili Meno qui méritent vraiment le détour. Sur chacune des îles, pas de véhicules motorisés ! Seul les vélos et sidomo (voiture à cheval) sont autorisés à circuler.

Gili Meno est l’île des lunes de miel (bulan madu en Indonésien), de grandes plages de sable blanc sous les cocotiers et une mer bleue lagon rien que pour vous. C’est l’île la plus calme des trois, la plus reposante et aussi la plus sauvage. On en fait le tour en une heure et si vous êtes chanceux, peut-être apercevrez-vous les insaisissables varans près du lac salé ?

Vendeuse d'ananas
Un p’tit creux ? Ananas préparé et dégusté sur la plage de Gili Meno.

Gili Air est un mélange des soirées festives de Gili Trawangan et des plages sauvages de Meno, un bon compromis si vous recherchez le calme avec la possibilité de prendre un verre ou d’écouter de la musique quand vient le soir. Personnellement, c’est Gili Air que je préfère et le coucher de soleil depuis Sunset Boulevard est à couper le souffle 😉

Sur chacune des îles vous trouverez des hébergements et de quoi vous restaurer. Gili Trawangan étant la plus fréquentée, c’est aussi la plus chère des trois. N’étant pas resté plus d’une nuit sur Gili Meno je ne saurai vous conseiller en terme d’hébergement mais pour ce qui est de Gili Air, le Bintang (l’Étoile) est un très bon établissement, gérée par une troupe de talentueuses cuisinières balinaises avenantes et souriantes ! L’accueil est très chaleureux, l’ambiance conviviale et familiale. Le restaurant à les pieds dans l’eau, les chambres sont spacieuses et les prix modestes.

Comment se rendre à Gili Air depuis Bali ?

Il existe plusieurs ports pour venir à Gili Air depuis Bali : Benoa, Sanur, Padang Bai et Amed. Vous trouverez plusieurs compagnies de transport qui organisent ces voyages, comme par exemple Marina Skrikandi, Wahana, Sea cruises marlin et beaucoup d’autres.

Pour vous rendre aux îles Gili, deux options s’offrent à vous : en hors-bord ou en ferry qui reste l’option la moins chère. Achetez votre billet sur place la veille de votre départ à une agence dans les rues de Bali. Le tarif varie en fonction de la saison. Généralement, on vous proposera un billet Aller (à partir de 200 000 roupies) mais pas de billet Retour. C’est un peu le piège à touristes, car le retour acheté depuis les îles coûte en moyenne 375 000 Roupies ! Je ne saurais que trop vous conseiller de prendre votre billet Retour avant de partir, sachant que ceux-ci n’ont pas forcément de date limite de validité.

Si vous avez choisi la traversée par bateaux rapides, accrochez-vous ! Les hors-bords sont lancés à pleine vitesse, face au vent et quelque soit l’état de la mer. Sensations fortes garanties. Habituellement, le retour est bien plus calme que l’aller où musique américaine et bière à volonté agrémentent — plus ou moins selon les goûts de chacun — la traversée. Pendant le voyage, ouvrez les yeux car il n’est pas rare d’apercevoir des dauphins !

Déchargement des marchandises à Gili

Lorsque vous êtes sur place et pour passer d’une île à l’autre, les navettes locales font la traversée pour 50 000 roupies, reliant Gili Trawangan, Air et Meno de 8 heure du matin jusqu’à 16 heures le soir. Si vous avez de la chance ou que vous vous sentez aventureux, demandez aux locaux de Trawangan de vous emmener le soir sur un « boat people » en partance pour Lombok. Une aventure épique qui vous permettra d’accoster les pieds dans l’eau sur Gili Air !

Protection du récif corallien

Peu de gens le savent, mais les trois îles Gili Trawangan, Gili Meno et Gili Air sont en fait situées dans un parc aquatique protégé appelé « Gili Matra Marine Natural Recreation Park. »

À l’origine de la création de ce parc protégé, la volonté de militants locaux et d’associations, appuyés par le décret du Ministère de la Nature et des Forêts ainsi que par le gouverneur de la province Ouest de Nusa Tenggara, pour lutter contre la destruction du récif corallien et la pêche intensive, laquelle utilise encore le dynamitage et l’empoisonnement au cyanure.

Le « Gili Matra Marine Natural Recreation Park » a été créée en Février 1993 et s’étend sur une superficie totale d’environ 3000 hectares : 150 hectares à Gili Meno, 175 hectares à Gili Air, 340 hectares à Gili Trawangan et plus ou moins 2 300 hectares d’espace maritime protégé.

À la rencontre des tortues

Si le paradis existe sur Terre, on pourrait dire qu’il ressemble aux îles Gili. Une mer bleu turquoise, un récif corallien riche d’une grande diversité et… des tortues !

Petite plongée dans les profondeurs avec l’équipe d’IQ Divers, spécialistes de la plongée aux îles Gili depuis 1998. Spéciale dédicace à Olivier et Momo pour leur accueil et tous leurs conseils !

Les objectifs de gestion du parc maritime :

La gestion de Gili Matra est basée sur la Loi 5 de 1990 concernant la conservation des ressources biologiques, aquatiques et de leurs écosystèmes. Par conséquent, l’objectif de ce parc est de protéger la nature et les nombreux écosystèmes présent aux îles Gili, mais aussi d’utiliser de façon durable les ressources naturelles (eau, plantes, faune locale, etc). Les ressources doivent être utilisées à des fins de recherche uniquement, pour la science, l’éducation, les loisirs et le tourisme.

Palétuviers Gili Meno

Malheureusement, certains pêcheurs continuent d’utiliser l’explosif, y compris dans la zone de conservation du Gili Matra.

Les touristes peu scrupuleux sont aussi responsables de nombreuses destructions du récif corallien, certains n’hésitant pas à approcher les tortues de trop près, à souiller l’environnement de leurs déchets, à arracher des morceaux du corail comme souvenir de leur escapade, voire à tuer certains animaux pour la simple fierté égoïste d’avoir pêché un poisson tropical ! Pourtant, les amendes encourues devraient être dissuasives : de 10 à 25 millions de roupies suivant le délit constaté.

Conclusion

Pour une meilleur gestion du Gili Matra Park, de nouvelles données provenant de divers autres parcs marins sont adoptées et intégrées chaque année au programme actuel des îles Gili. Il est à espérer que l’expérience de gestion de Gili Matra puisse un jour servir à la conservation de nombreuses autres zones marines protégées, en Indonésie ou ailleurs.

coucher du soleil Bali
Le coucher du soleil, un instant rempli de magie à Gili Air.

Les bonnes adresses

Gili bookings
Pour réserver votre bateau vers les îles Gili au départ de Bali
www.gilibookings.com

Marco Inn
Situé à 50 mètres de l’embarcadère, un bel hôtel avec terrasse qui surplombe le port de Padang Bai. Si vous le lui demandez, la tenancière peut vous avoir des places vers les îles Gili à un prix très raisonnable : 400 000 roupies Aller / Retour. Une offre qui ne se refuse pas !
Plus d’info sur TripAdvisor

IQ Divers Gili
Une équipe de plongeurs et d’instructeurs chevronnés et francophones !
La page Facebook d’IQ Divers

The Gilis
Un très beau site sur les îles Gili
www.gilis.asia

À l’est de Bali, le Palais aquatique de Tirta Gangga

Statue colorée de Taman Tirtagangga

De Amed, nous rebroussons chemin vers l’Ouest en empruntant la route Jalan I Ketut Natih jusqu’à Culik. Petite halte pour se restaurer avec un délicieux Gado-gado, puis nous repartons vers Karangasem afin de rejoindre la vallée de Maha Gangga.

Au bout d’une demi-heure, le palais de Tirta Gangga apparaît sur notre droite. Au loin, on aperçoit Amlapura et l’océan turquoise sous un ciel sans nuage.

Le palais des Eaux de Tirta Gangga, également connu localement sous le nom de Taman Tirta Gangga, est un ancien palais aquatique de l’empire Karangasem, composé d’un hectare de piscines de grès, d’étangs et de fontaines entourés de jardins tropicaux. Les paysages qui s’offrent aux yeux des quelques visiteurs sont à couper le souffle : rizières luxuriantes sur trois niveaux de jardins ornementaux avec piscines, fontaines, sculptures sur pierre, tremplins, étangs à poissons et pavillons aérés.

Tirta Gangga à Karangasem Bali

Tirta Gangga signifie littéralement l’eau du Gange (en référence au fleuve sacré du Gange, en Inde) et c’est un haut lieu de culte vénéré par les Balinais hindous. Le nom fait référence au palais de l’eau construit à cet endroit à la fin des années 1940 par Gusti Gede Djelantik, héritier de l’ancien royaume de Karangasem.

La pièce maîtresse du palais est une fontaine à onze niveaux qui orne un jardin aquatique luxuriant, lui-même entouré de nombreuses sculptures et de magnifiques statues. L’eau est considérée comme sacrée par les habitants et est utilisée lors de cérémonies religieuses, ainsi que comme source d’eau potable.

La chaleur est telle que nous profitons du calme du lieu pour nous baigner dans une des piscines du palais. De nombreux écoliers des villages alentours nous y ont devancé. C’est un espace calme et reposant où les enfants aiment venir se baigner et où les jeunes adolescents viennent retrouver en secret l’élue de leur cœur.

La plage de Candidasa

À Candidasa, le long du littoral de l’Est de Bali, il est frappant de trouver de grandes étendues de plages tranquilles de sable volcanique alternant du blanc au noir. Cette région abrite l’un des plus anciens villages de Bali, où l’on peut trouver de nombreux artisans qui cultivent toujours les arts et les traditions anciennes.

Plage de Candidasa à Bali

À l’ouest de Candidasa, nous découvrons une étrange plage de sable noir appelée Pantai Labuan Amok. Bien qu’il y ait un terminal pétrolier des plus disgracieux à une extrémité, la plage est très calme, propre et la vue sur la baie est magnifique. Au large, les eaux peu profondes foisonnent d’une vie corallienne multicolore. À 5 km au Nord-Est de la plage de Candidasa se trouve la plage de sable blanc Pasir Putih, l’une des plages les plus méconnues de l’Est de Bali. C’est une belle plage isolée de 500 m de long, bordée de cocotiers.

La petite histoire de Candidasa

La plupart des sources historiques rapportent qu’un village de pêcheurs fut fondé ici au XIIe siècle. Avant que le nom moderne de Candidasa ne soit adopté, le village était connu à la fois sous le nom de Teluk Kehen (Baie de Feu) et Cilidasa. On trouve un très beau temple près de la lagune, dédiée à Hariti, la déesse de la fertilité. La statue est entourée d’un groupe d’enfants. Or Cilidasa se traduit en balinais par « dix enfants ». Aujourd’hui encore, de nombreux balinais et balinaises qui souhaitent des enfants se rendent en pélerinage à cet endroit.

Cheval et cavalier - Gili Meno - Bali

La journée est déjà bien avancée, nous décidons de reprendre la route en direction de Padang Bai. De là, nous rejoindrons par bateau les îles Gili, trois îlots paradisiaques où les véhicules à moteur sont interdits et où les habitants ne circulent qu’en bateau ou à cheval.

Gunung Agung, un Dieu qui ne dort que d’un œil

Cette montagne sacrée est aux Balinais ce que l’Olympe était aux Grecs anciens, la Montagne Cosmique. Agung serait le point central de la cosmogonie céleste et religieuse du Monde, le temple divin qui abrite le panthéon des Dieux. Les mystiques balinais considèrent ce volcan comme le « nombril du monde », élevé dans le ciel par les divinités pour surveiller la Terre et les Hommes en dessous d’eux.

Où que vous soyez à Bali, vous distinguerez toujours les ombres du contour de la montagne, comme découpés dans un papier bleu-noir géant qui domine le paysage. À ses pieds repose Pura Besakih, le temple-mère de l’Île des Dieux. Lorsqu’ils sont mécontents, ces derniers y descendent pour semer le chaos sur la terre et combler les forêts de pierres, de cendres et de ruines.

Gunung Agung culmine à 3 142 mètres. Les parois du volcan sont recouvertes d’une épaisse jungle à la végétation croissante, et ses sols noirs, arables et féconds sont cultivés par les Balinais jusqu’à 1 000 mètres d’altitude. Car Gunung Agung, s’il est un volcan très surveillé par les volcanologues de Rendang et Batulompeh apporte aussi la vie. Il est la source des nombreuses rivières qui irriguent l’île de Bali et ses terres basaltiques fertilisent les cultures depuis des millénaires.

Un volcan fier et impétueux !

Les écrits anciens rapportent que la montagne sacrée de Bali s’est réveillée en 1 350 de notre ère, , puis au XIXe siècle, semant à chaque fois un chaos inimaginable mais qui, à terme, fécondait la terre autour de Besakih à tel point que d’année en année les provisions de riz devenaient pharaoniques ! Puis Agung s’était rendormi. De mémoire d’hommes, jamais plus il n’avait grondé, jusqu’à ce jour funeste de 1963.

Le temple de Besakih
Le temple de Pura Besakih, sur les flancs du Mont Agung, Bali.

En Février de l’année 1963, des coulées de lave très visqueuses explosent à la surface du cratère et descendent sur son flanc Nord, s’amoncelant jusqu’à 510 mètres au dessus du niveau de la mer. C’est le 17 mars, lors de la plus grande cérémonie Balinaise, Eka Dasa Rudra, un exorcisme du Mal mis en scène une fois par siècle, que Gunung Agung décide de sortir de son profond silence.

Tandis que les premiers chants des prêtres et les sons des gamelans s’élèvent au dessus du temple Pura Besakih, l’explosion du Mont Agung entre dans son paroxysme cataclysmique. Une colonne de feu, de cendres incandescentes et de débris de roche en fusion s’élèvent jusqu’à 10 kilomètres dans le ciel dans un rugissement infernal.

Les laves pyroclastiques dévastatrices sèment la désolation sur leur passage, ravageant villages et forêts alentours dans un rayon de 15 kilomètres. Les tremblements de terre détruisent les habitations, les cendres chaudes enflamment les toits de chaume et des débris volcaniques pleuvent en masse sur la terre. Des pluies de lapilli (petites pierres de pouzzolane brûlantes) recouvrent d’un nuage de mort les flancs de la montagne.

Tandis que la lave en fusion se déplace vers eux à près de 70 km/h, des prêtres hindous des temples environnants se mettent à prier frénétiquement, dans l’espoir d’apaiser les dieux en colère, assurant les adorateurs qu’ils n’auront rien à craindre. Finalement, près de 1 600 personnes périront dans l’éruption et 86 000 autres seront forcées d’évacuer leurs villages.

Le 18 mai de la même année, une ultime secousse d’une magnitude de 6 sur l’échelle de Richter finit d’effondrer les derniers temples encore debout. Miraculeusement pourtant, la lave encerclant Besakih épargna le temple-mère sacré, l’enveloppant d’une couche silencieuse de cendres noires et de scories durant des mois.

Colère divine ou coïncidence ?

smoking-mount-agungLes Balinais ne prennent pas de tels hasards extraordinaires à la légère. Pour preuve, la catastrophe a été attribuée à la colère du dieu Shiva, dans son aspect le plus maléfique : Rudra. Le réveil d’Agung deviendra finalement le jugement, accablant, de l’ère du Président Sukarno.

De l’explosion du Gunung Agung, quelques cicatrices restent encore aujourd’hui. Jusque dans les années 1970, la campagne de Klungkung était encore noircie par les ruisseaux de lave, mais la région est aujourd’hui luxuriante, avec de nombreux champs et jardins. Dans la région la moins peuplée de Karangasem cependant, les traces du passage de l’éruption sont encore visibles, comme à Tianyar et Kubu sur la côte Nord-Est.

Pour les balinais, cette épouvantable explosion de colère d’Agung signe la condamnation et l’échec du gouvernement. Suite à cette crise sans précédent à Bali, le déplacement forcé des populations et le déracinement des villages contribuera sensiblement aux abominables massacres de 1966, lors de la purge dite « anti-communiste » du nouveau régime Indonésien de Suharto (voir le documentaire « The Act of Killing » ci-dessous).

Docu-fiction : « The Act of Killing »

The Act of KillingDes affrontements inter-communautaires de 1966, Loi du Silence, tabous et génocidaires semblent avoir encore de longues années devant eux. The Act of Killing est un film engagé du cinéaste Indonésien Joshua Oppenheimer qui lève le voile sur la façon dont en 1966, trois ans après l’explosion d’Agung et la prise du pouvoir par les militaires, ces derniers ont exterminé près d’un million de communistes présumés et d’intellectuels dans tout le pays.

Depuis ces années noires de l’histoire, la souffrance des familles ne finit pas de durer. Dans The Act of Killing, le cinéaste donne la parole aux tueurs, et notamment au boucher Anwar Congo qui rejoue les massacres communistes qu’il a lui-même joué entre 1965 et 1966 à Sumatra. Le film dénonce ces criminels de guerre aujourd’hui vénérés comme les pères fondateurs d’une nouvelle ère de paix et de prospérité, se vantant sans vergogne de leur propre corruption, de la fraude et de leurs actes génocidaires.

The Act of Killing est un documentaire sur le tournage d’un film de fiction par les tueurs de 1965, sur leurs propres crimes qui sont, eux, bien réels. Ce film n’est pas seulement le récit de ce massacre, il témoigne de la continuité de la pratique du crime dans le domaine de la politique, de la justice et de l’économie en Indonésie, un demi-siècle après l’extermination des « communistes. »

Quarante-sept ans après, le gouvernement actuel refuse toujours de reconnaître que ces massacres sont un crime contre l’humanité, malgré le rapport accablant de la Commission indonésienne des droits de l’homme.

Infos pratiques

  • Date de sortie en France : 10 avril 2013
  • Durée : 1h 55min
  • Réalisateur : Joshua Oppenheimer
  • Le site web du film : http://theactofkilling.com


À voir :
The Act of Living, exposition photo des survivantes des massacres de 1965

Dernière minute : je viens d’apprendre par Jenni de Balisolo, que tous les évènements de l’Ubud Writers and Readers Festival ont été annulés en raison du projet de diffuser « The Look of Silence », le dernier film du cinéaste Joshua Oppenheimer. Le sujet est encore… brûlant !

Autour d’Amed : respecter et protéger les trésors marins

À Amed, sur la côte Est de Bali, elles, ils ont fait le choix de vivre autrement, de faire leur part et de faire découvrir leur île d’une manière responsable. Une école de plongée qui protège le récif corallien et les animaux spectaculaires qui y vivent, une boutique de produits cosmétiques équitables, des associations de protection de l’environnement, une Fondation pour régénérer les écosystèmes marins, etc. Ils travaillent ensemble, en respectant la faune, la flore et les autochtones.

Limace de Mer à Amed
L’incroyable biodiversité du récif corallien.

Dans cette région très rurale de l’île, des organisations ont décidé de changer les choses et les mentalités. Ici le taux d’illettrisme y est supérieur à la moyenne, Amed est peut-être une région très touristique mais c’est aussi une région très pauvre. Il n’y a pas d’accès à l’eau courante partout (comme à Tukad-item, Seraya) et l’électricité disponible y est très faible. Ce contraste avec les proches hôtels me fait hurler !

Éduquer pour sensibiliser

L’ignorance, le développement non-durable et l’insouciance mettent ce paradis tropical en danger. Depuis son ouverture en 2002, l’Amed Dive Center a adopté une politique de respect de l’environnement et se concentre essentiellement sur le développement durable et la protection de la faune aquatique locale. L’Amed Dive Center forme son personnel et essaie de sensibiliser les gens de la région. Ils militent activement pour le nettoyage des plages et collecte les déchets dans le massif corallien, où qu’ils s’y trouvent.

Plus d’infos sur leur site : Amed Dive Center

Quand l’Art s’invite chez les poissons

The Marine Foundation est un collectif artistique qui réalise des sculptures sous-marines pour régénérer les écosystèmes et les récifs coralliens à travers le monde. Les sculptures sont réalisées en ciment au ph neutre. Elles deviendront de formidables abris pour les poissons et un récif artificiel pour les coraux.

The Mermaid of Jemeluk & Amed, Bali, 2013 :

Recyclage et valorisation des déchets

C’est une des actions de Peduli Alam, qui collecte pas moins de 5 tonnes de déchets par mois et les recycle. Certains sont utilisés pour fabriquer des sacs recyclés, vendus en Europe afin de sensibiliser les consommateurs et pour financer de nouvelles actions à Bali. Forte de ces premiers succès, Peduli Alam prévoit d’étendre son action de manière durable dans d’autres régions de l’Île des Dieux. Pour compléter son projet, elle travaille également sur la protection des fonds sous-marins.

En soutenant ainsi des actions durables, les régions de Tulamben, Karangasem, Kusambi, d’Amed, de Jemeluk ou de Selang à l’Est de Bali contribuent à la sauvegarde de leurs trésors marins. C’est bien sûr à nous, touristes, qu’il revient de soutenir ces actions, de consommer responsable, de respecter l’environnement et la culture Balinaise lorsque nous voyageons dans ce paradis lointain.

D’Amed à Tulamben : « Good Karma » et plongée sous-marine

Le prahu, bateau traditionnel Balinais

Qui n’a jamais rêvé de ces plages de sable ou de galets, de ces eaux limpides et turquoises où vivent en harmonie poissons cocher, nemo et raies, dans un récif corallien digne des plus beaux reportages de feu M. Cousteau ? Amed, Jemeluk, Selang, les épaves englouties du Liberty ou de navires Japonais n’attendent plus que vous pour dévoiler le corail magnifique et la faune exceptionnelle qui y vit. Les possibilités de plongée de jour comme de nuit sont nombreuses à Amed, décrit par tous les plongeurs comme étant un des plus beaux endroits au monde pour la photographie sous-marine, et un superbe site pour la plongée avec masque et tuba (snorkeling).

Nous arrivons à Amed par la route de Tulamben en fin de matinée. Déjà le soleil est haut dans le ciel et la chaleur écrasante. Nous posons nos sacs à l’ombre des cocotiers tout en réfléchissant à l’endroit où nous dormirons ce soir. Amed offre une multitude d’hébergements en bord de plage et de warungs où déguster de délicieux poissons ramenés au petit matin par les pêcheurs locaux.

Le Good Karma à Selang beach

Bien que le cadre soit idyllique à Amed, je décide cependant de parcourir la route sinueuse qui épouse les flancs capricieux du volcan en direction de Selang. Je me souviens y avoir fait une halte en 2010, c’était à l’Eka Purnama, une petite guest house charmante face à la mer.

Offrandes aux portes du Good Karma

C’est en poursuivant ma route après Selang que je découvre le Good Karma. Une petite ruelle pavée de gros blocs de basalte descend sur la gauche, entourée d’arbres en fleurs et de palissades en bambous. Une vache aux yeux tendres me regarde passer (véridique !) L’entrée débouche sur une fontaine de pierre où nagent quelques carpes, fleurie de frangipaniers d’un pourpre étincelant.

Blotti au pied d’un banian dons les racines ouvrent la voie vers l’horizon turquoise, dans un écrin de verdure digne des plus beaux récits d’explorateurs de l’Asie, au bord d’une plage de sable blanc et de coquillages magnifiques, il y a le Good Karma. Plusieurs logements traditionnels de pêcheurs en fibres de palmiers et en bambous jauni par le sable et le sel, on se croirait réellement perdu dans une île lointaine… d’Indonésie 😉

Good Karma Amed Bali

Le cadre est paradisiaque, le sable chaud et fin et les eaux bleu lagon recèlent d’une incroyable richesse de faune et de flore marine. Good Karma est l’adresse immanquable si vous décidez de vous poser à Amed. De passage, nous avions décidé de n’y rester que deux ou trois nuits. Finalement, nous quitterons ce lieu une semaine plus tard avec beaucoup de nostalgie. Les chambres sont toutes bordées de banians gigantesques, de palmiers et de cocotiers et la falaise abrupte nous isole de la route toute proche.

Excepté les habituels coqs Balinais qui chantent toute la nuit, le lieu est calme, reposant et l’accueil y est des plus chaleureux. Prix des bungalows corrects, un coffre est à votre disposition pour vos effets personnels. Le bungalow de bambou est un peu spartiate, mais nos hôtes ont ajouté un lit supplémentaire à notre intention. Les chambres disposent aussi de deux petites couchettes sur la terrasse ombragée ainsi que d’un hamac.

Recherchez-vous le bon Karma ?

À Selang, le Good Karma c’est surtout une éthique qui nous plaît, un art de vivre plus serein, plus proche et respectueux de la Nature. Ici on protège le récif corallien, la flore locale et les Balinais.

L’eau est recyclée et les déchets organiques aussi. Sur la plage, vous ne trouverez pas un seul morceau de plastique ! Le restaurant est essentiellement locavore, c’est-à-dire que tous les mets sont confectionnés sur place, par des locaux employés par l’hôtel, avec des aliments, des plantes et des épices locaux. Même l’Arak est préparé en cuisine !

Un pêcheur d'Amed répare son bateau
Un pêcheur d’Amed réparant son bateau.

Le poisson, par exemple, provient des pêcheurs qui habitent tout le long de la côte. De bon matin, le spectacle des prahus (petits bateaux traditionnels à voile triangulaire) revenant de la pêche est un évènement que vous ne manquerez pas. Certains pêcheurs se sont aussi reconvertis dans un exercice un peu plus lucratif, celui d’emmener les touristes qui le souhaitent regarder le coucher de soleil sur le Mont Agung, à bord de leurs embarcations. Une belle excursion qui coûte en moyenne 150 000 roupies, soit environ 10 euros.

Quant à l’eau potable, vous pouvez demander de faire remplir vos bouteilles à la réception du Good Karma, économisant ainsi de l’argent et du plastique, un réel fléau sur l’Île des Dieux. Enfin, le Good Karma accueille aussi un centre de Yoga, fondé par Baba, l’insaisissable mais fort sympathique maître des lieux.

« The meaning of Good Karma, talking and joking with Baba… » C’est tout cela l’esprit du Good Karma, une adresse que nous recommandons vivement et où je ne manquerai pas de retourner !

Vous prendrez bien un verre d’Arak ?

À Bali comme dans d’autres régions de l’archipel Indonésien, en Asie ou aux Philippines, l’Arak est une liqueur produite à partir de sève de palmier fermentée ou de noix de coco. Aujourd’hui, certains composants comme le riz, les céréales, le sucre de canne ou la mélasse peuvent être ajoutés dans la préparation de l’Arak. Savouré lors des cérémonies ou des mariages, l’Arak est très apprécié des Balinais qui le servent parfois avec du miel et du citron.

Si un balinais vous propose de l’Arak local lors d’un mariage, n’hésitez pas à y tremper vos lèvres. Son goût unique rappelle l’anis de l’Ouzo grec. Habituellement réservé à la gente masculine ; les femmes boiront du thé à la menthe (sic),  on en trouve désormais dans de nombreux warungs traditionnels et restaurants touristiques de l’île.

Une histoire de l’Arak

L’Arak est un alcool très ancien, des documents attestent de sa découverte par les explorateurs Européens partis découvrir l’Orient il y a plusieurs siècles de cela.

L’Arak le plus courant à Bali est celui produit à partir de la sève du cocotier. Pour la recueillir, les Balinais grimpent en haut des cimes des arbres — avec une dextérité déconcertante — et récupèrent les fleurs du cocotier. La sève est ensuite laissée à fermenter dans un vin de palme, lequel sera distillé en chauffant l’alambic avec les écorces séchées des noix de coco.

De couleur transparente, ne vous fiez pas à sa robe claire car l’Arak est un alcool fort que l’on pourrait comparer à une eau de vie. Accompagné de sucre de canne, de miel et de citron avec quelques glaçons, l’Arak est un excellent apéritif, suave et chaud à la fois comme son cousin le punch Antillais.

Où se procurer de l’Arak ?

Il n’est pas toujours facile de trouver de l’Arak chez les petits marchands locaux car c’est une boisson réservée, historiquement, aux grandes occasions. De plus, les Balinais ne sont pas de grands consommateurs d’alcool mais vous pouvez trouver de l’Arak dans les échoppes et supermarchés des grandes villes, tel qu’à l’Hardy’s de Sanur par exemple.

Selamat minum !*

* À votre santé !

© Photo de couverture : Fiqman Sunandar