Connu dans le monde entier pour ses spots de surf hors du commun, Uluwatu abrite aussi un autre lieu emblématique de Bali : le temple d’Uluwatu, connu localement sous le nom de Pura Luhur Uluwatu (Luhur signifiant « quelque chose d’origine divine »).
C’est l’un des neuf temples directionnels clés de Bali et l’un des plus spectaculaires de toute l’île, perché au sommet d’une falaise abrupte à environ 70 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au départ, nous n’avions pas prévu de nous rendre jusque là-bas mais nous avions envie de découvrir ce lieu majestueux réputé pour ses couchers de soleil oniriques.
Le temple d’Uluwatu a une architecture unique avec un toit noir en forme de palmes empilées. L’ensemble du complexe sacré semble aussi précairement posé sur le bord de la falaise, entre le ciel et la terre. Comme mentionné plus haut, le nom Luhur signifie dans l’ancienne langue balinaise « quelque chose d’origine divine », ulu veut dire « fin de la terre » et watu « le rocher ». Le nom lui-même décrit avec une justesse certaine la nature si spéciale de ce lieu insolite.
Histoire du temple d’Uluwatu
Des inscriptions mentionnent que le temple d’Uluwatu a été fondé par Mpu Kunturan, un moine Majapahit qui a également participé à la création de plusieurs autres temples importants à Bali, comme le Pura Sakenan à Denpasar, il y a environ 1 000 ans. Selon l’Archaeological Survey of India, les vestiges trouvés sur le site prouvent que le temple est constitué d’un groupe de pierres élevées vers le 10e siècle.
Un saint prêtre de l’est de Java, Dhang Hyang Dwijendra, a ensuite choisi le temple d’Uluwatu comme lieu de culte final de son voyage spirituel. L’histoire locale rapporte que ce dernier avait atteint le point spirituel le plus élevé, c’est-à-dire qu’il était lui-même devenu un être divin.
Points forts et caractéristiques du temple d’Uluwatu
Derrière le sanctuaire principal, dans l’une des cours du temple d’Uluwatu, se trouve une statue de brahmane tournée vers l’océan Indien, considérée comme une représentation de Dhang Hyang Dwijendra.
Les deux entrées du temple sont des portes fendues avec des sculptures de feuilles et de fleurs. Devant chacune d’elles se trouvent deux sculptures en forme de corps humain avec une tête d’éléphant. C’est un monolithe qui permet d’accéder à la cour intérieure du temple d’Uluwatu. Cette porte, dite « ailée » est un héritage du Xe siècle, et leur aspect est très peu courant sur l’île. Le Pura Dalem Jurit a été ajouté à Pura Uluwatu au XVIe siècle. On y trouve trois statues, dont celle de Brahma.
On remarquera deux auges de pierres dans la zone principale du temple. En réalité, pour avoir déjà visité quelques cimetières mérovingiens, j’ai remarqué que si les deux pierres sont jointes nous obtenons un sarcophage mégalithique.
Coucher de soleil sur le temple d’Uluwatu
Construit à partir de roches de corail noir, la forme étagée du temple offre un contraste étonnant avec la côte luxuriante environnante et les vagues fantastiques qui viennent se fracasser sur les falaises. Nous restons profiter des derniers rayons du soleil en contemplant la silhouette d’Uluwatu qui se découpe dans le ciel rougeoyant. Un spectacle vraiment époustouflant digne d’un conte de fée. Pourtant… ce n’était pas un rêve ! À n’en pas douter, ce lieu est réellement magique.
Un spot de surf unique au monde
Uluwatu, c’est aussi un des plus beaux spot de surf du monde. Le site est à lui seul époustouflant : c’est un petit village labyrinthique faits de petites maisons peintes en blanc, de petits hôtels et de café recouvert d’une végétation luxuriante. L’ensemble est accroché au flanc de la falaise dans un dédale de ruelles, d’escaliers, de terrasses et de belvédères. L’endroit foisonne de surfeurs et de photographes. Il n’y a quasiment aucun touristes ici, uniquement des stars internationales de cette discipline qui viennent s’amuser et tenter de prendre la plus belle vague. Même s’il n’y a pas de fans de planche parmi nous, contempler un petit surfeur glissant à vive allure sur une planche de bois au creux d’une vague de 15 mètres fut tout de même un spectacle assez ahurissant ! Ici les vagues sont grandes et rapides, ce qui attire chaque jour des centaines de surfeurs professionnels étrangers et locaux.
En 1971, la sortie d’un documentaire australien sur le surf comme discipline vertueuse et écologique, Morning of the Earth, fit sensation dans le monde entier. On y présentait Uluwatu comme un site d’exception, encourageant la relation naturelle entre la communauté des surfeurs locaux et les valeurs écologiques.
Les surfeurs professionnels vénèrent les vagues d’Uluwatu peut-être autant que les prêtres du temple vénèrent leurs dieux hindous. Nous rencontrerons de nombreux habitants en bermuda une planche à la main la journée, et vêtus d’un sarong balinais le soir pour se rendre à une cérémonie !