Rizière

Île des Dieux et billets verts : quel est le coût de la vie à Bali ?

En Indonésie, pas de revenu mensuel minimum et les aides financières sont rares ou réservées à une frange lettrée de la population. Malgré le tourisme et une vie plus douce, le quotidien des balinais reste difficile dans de nombreuses régions de l’île. Dans l’archipel Indonésien, près de 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Le coût de la vie à Bali

À Bali, travailler dans les rizières ou sur les chantiers de construction rapporte peu, environ 90 à 100 dollars US par mois. En discutant avec une serveuse balinaise dans un warung « touristique » de Gili Trawangan, celle-ci m’indique recevoir entre 140 et 160 dollars par mois, sans compter les pourboires qu’elle partage avec ses collègues. À Sidemen, notre guide Wayan, qui nous fit découvrir la beauté insoupçonnée des rizières de la région, est payé au forfait. Suivant le nombre de clients qu’il accompagne, un bon mois lui rapporte moins de 200 dollars.

Pourtant, lorsque je discute avec Olivier et Momo d’IQ Divers, ces derniers nous apprenne que pour un travail équivalent dans le tourisme, un occidental sera payé jusqu’à 20 fois plus que son confrère Indonésien ! Il est difficile d’imaginer une égalité des chances avec de tels écarts de salaire…

La matière grise récompensée

Si vous êtes doué à l’école, le gouvernement Indonésien peut cependant vous aider dans certains cas. Pour les autres, il faut souvent travailler très dur pour parvenir à sortir de sa condition. C’est le cas d’Agung, l’ami que j’avais rencontré lors de mon premier voyage à Bali en septembre 2010. Né de parents très pauvres, mais persévérant et doué en lettres, il a réussit à finir son apprentissage du Français pour devenir guide touristique francophone dans une agence de voyage. Très fier de sa réussite, il m’annonce sur Facebook qu’il a aussi une voiture, gage d’un bien-être social pour tout balinais digne de ce nom 😉

Vivre à Bali ? Une réalité moins idyllique que ce que vous imaginez

Le coût de la vie à Bali est peut être cinq fois moins cher qu’en Europe, mais il y a aussi un certain coût relativement incompressible dans le fait de vivre à Bali qui n’est pas nécessairement beaucoup moins élevé qu’en France. Ce coût est dû au simple fait que notre style de vie en occident diffère radicalement de celui des balinais.

D’une manière générale, vous aurez des besoins différents que ceux de la population locale, il est donc quasiment impossible de vivre sur la base d’un salaire local. En effet, le salaire moyen est de 130 € et peut atteindre, dans de rares cas, 500 € pour les professionnels qualifiés.

Se pose ensuite la question du visa. Si vous êtes sur un visa touriste, vous devrez impérativement ressortir du territoire indonésien tous les six mois, à Singapour ou en Malaisie. Un billet simple aller-retour coûte environ 200 € (c’était moins il y’a quelques années, mais le coronavirus a changé la donne), et au minimum 15 € par nuit pour dormir dans une auberge de jeunesse. Les premiers prix pour un hôtel tournent autour d’une soixantaine d’euros à Singapour ! Vous pouvez donc ajouter 50 € minimum par mois à votre budget visa si vous ne sortez qu’à Singapour.

Trouver un logement décent lorsqu’on souhaite vivre en Indonésie

Une chambre décente avec confort équivalent au confort occidental (literie propre et de qualité, eau chaude et climatisation) coûte extrêmement cher : environ trois millions de roupies indonésiennes dans les endroits touristiques, soit à peu près 200 €. Ce que vous obtiendrez pour ce prix varie d’une région à l’autre.

Vous pouvez aussi louer à l’année une maison locale, mais cela implique d’avoir un bon salaire ce qui n’est pas toujours possible en arrivant.

Vous pouvez aussi choisir de descendre en confort et louer un kos, une petite chambre qui fera passer votre ancien logement du CROUS pour un hôtel de luxe. Mais ce n’est probablement pas ce que vous recherchez en vivant à Bali. En revanche, si vous êtes accepté — la plupart du temps ces lieux rechignent à louer aux étrangers — cela ne vous coûtera que cinquante euros par mois.

Une réalité loin des cartes postales

Avec un style d’alimentation local, bio et sain et une faible dépendance à l’alcool ou au tabac, il est tout de même très difficile de vivre avec moins de 200 euros par mois. Notez qu’il est cependant très facile de vivre avec moins sans risquer d’en mourir ! Mais de tous les occidentaux et occidentales que j’ai pu croiser à Bali, rares sont celles et ceux qui mangent uniquement local, ou qui n’ont pas de vie nocturne ou culturelle, ce qui a évidemment un coût. Pour un voyage touristique mais responsable en Indonésie, il faudra compter au minimum 300 € par mois, voire un peu plus.

Il n’y a aucun secret pour vivre à Bali en profitant de la vie : la plupart des expatriés établis à Bali depuis plusieurs années y sont arrivés avec des devises, un emploi assuré, parfois les deux. Une réalité qui parle d’elle-même, c’est qu’avec le coronavirus, la quasi totalité des personnes expatriées sont rentrées dans leur pays d’origine. D’après les services d’immigration, on ne compte plus aujourd’hui que 7000 étrangers et étrangères à Bali, dont à peine 1800 d’origine Française.

Les chiffres-clés des Français en Indonésie

chiffres-clés des français expatriés en Indonésie

Source : Le petit Journal de Jakarta, 2021.

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