Si un lieu à Bali devait ressembler au paradis, je pense que ce serait Amed. J’ai rejoins Tirta Bangga, Amlapura, Celik puis Amed, au sud-est de bali. L’arrivée est superbe : des rizières à perte de vue, des palmiers qui bordent la route, le volcan Agung surplombant le paysage idyllique et dont les contours se confondent avec le bleu du ciel.
La mer turquoise s’étend jusqu’à l’horizon et la nature est baignée d’une chaude quiétude, les plages sont de sables noirs, de galets ou de coraux blanchis par le ressac des vagues qui viennent s’évanouir sur le rivage. J’ai traversé des villages de pêcheurs et demain j’irai à leur rencontre lorsqu’ils rentrent de la pêche au petit matin.
Je dors à l’Eka Purnama, un petit bungalow qui se situe non loin de la dernière crique après Amed. L’accueil est chaleureux et la vue imprenable. Je me restaure au Warung Shinta, une excellente adresse trouvée dans Le Routard. Le soleil a disparu derrière le volcan, la nuit est là mais je perçois les rires et la musique rock du warung voisin. Le patron, ancien guitariste qui dans sa jeunesse a joué avec Scorpion enchaîne les albums de Cat Stevens, les Stones ou Dire Straits. La nuit promet d’être animée…
Amed, c’est aussi l’incroyable barrière de corail, lieu idéal pour la plongée sous-marine. Il suffit d’enfiler son masque, de faire trois brasses dans l’eau et on découvre coraux et poissons fabuleux. Le spectacle est à couper le souffle – heureusement j’ai mon tuba !
Amed est resté un village de pêcheurs où le développement touristique reste très discret, à la différence de l’hystérie de Kuta. C’est un lieu pauvre mais pacifique, tranquille, entourée de jungles luxuriantes et d’une mer vert émeraude, des plages et criques paradisiaques baignées d’une lumière onirique.
Agung et Marie essaient de m’expliquer les nuances étonnantes qui existent dans la population à Bali. Il demeure un décorum complexe, parfois difficile à maîtriser, mais dont le langage inclut toujours le sourire : c’est l’étiquette.
Comme je l’écrivais dans un précédent article : le langage et l’étiquette reflètent un univers normalisé, où tout individu ressent immuablement sa condition dans le monde, l’espace et le temps.
Les castes dans la société balinaise
Le système est construit autour de quatre classes héréditaires, proche des castes et importé à Bali par les javanais. On retrouve trois castes nobles appelées triwangsa, au sein desquelles il y a :
les Brahmana (érudits et clercs),
les Satria, qui détiennent le pouvoir temporel,
les Wésia, administrateurs du royaume.
Les ouvriers, les artisans et les paysans balinais font partie quant à eux de la caste Sudra.
Les prénoms nous apprennent la position sociale et familiale des Balinais
La plupart des balinais portent un nom, précédé de « Ni », pour les femmes et de « I » pour les hommes. S’ils sont nés les premiers, ils seront nommés « Wayan », « Putu » ou « Gede ». Les cadets « Made » ou « Kadek ». Le troisième enfant portera le nom de «Nyoman» ou celui de « Komang » et le quatrième s’appellera « Ketut ». Avec les suivants la série recommence depuis le début.
Les nobles et les aristocrates bénéficient de divers titres : « Dewa » et « Cokorda » sont utilisés par les Satria. « Gusti » est porté par ceux de la caste Wesia et « Agung » est un nom que l’on donne aux princes.
Il y a de nombreuses occasions de faire des fêtes à Bali, les fidèles se parent alors de riches vêtements afin d’honorer les dieux, pour plaire mais aussi tenir son rang.
Le calendrier balinais (Pawukon) est ordonné sur un cycle de 210 jours. Une année se compose elle-même de 30 cycles de 7 jours, le wuku. Je suis né le 22ème jour du moi de mai, en 1982 et selon le calendrier balinais, mon signe astrologique est Fleur du Soleil…
2 janvier : Tumpek Kandang
29 janvier : Pleine lune
6 février : Tumpek Wayang
27 février : Saraswati
14 février : Nouvel an chinois
28 février : Pleine lune
16 mars : Nouvel an balinais – Nyepi
29 mars : Pleine lune
17 avril : Tumpek Uduh
28 avril : Pleine lune
12 mai : Galungan
22 mai : Kuningan
27 mai : Pleine lune
26 juin : Tumpek Krulut
26 juin : Pleine lune
26 juillet : Pleine lune
31 juillet : Tumpek Kandang
17 août : Fête Nationale de l’indépendance de l’Indonésie
24 août : Pleine lune
10-11 septembre : Idul Fitri
23 septembre : Pleine lune 25 septembre : Saraswati (déesse de la sagesse et de la connaissance)
29 septembre : Pagerwesi
9 octobre : Tumpek Landep
22 octobre : Pleine lune
13 novembre : Tumpek Uduh
21 novembre : Pleine lune
8 décembre : Galungan
18 décembre : Kuningan
La source de Tirta Empul est divine. Selon le mythe balinais, c’est le dieu Indra qui l’a créé. Les eaux sont réputées miraculeuses et des centaines de pèlerins se pressent ici chaque jour pour se purifier.
C’est un petit ensemble de temples, disséminés dans des cours avec de nombreux bassins où coulent les sources sacrées. Aujourd’hui les habitants viennent se laver dans les bassins d’où l’eau s’écoule par des bouches de pierre. Cette eau est estimée pour ses pouvoir de guérison et il faudra faire la queue si je souhaite m’y plonger !
Les photos étant interdites, je vais attendre que la foule qui est ici s’amenuise pour profiter de ce lieu prodigieux. En attendant je parcours le temple et profite de la cérémonie qui s’y déroule.
Je continue ensuite ma route vers le lac de Gunung Batur qui se situe près des montagne du centre de l’île. J’arrive près du Mont Batur au bout d’une heure d’une agréable route qui sillonne au travers les pentes des collines. Le dernier village avant Batur est Penelokan. Ce nom signifie « le lieu d’où l’on regarde ». C’est explicite et la vue du lac dans le volcan est véritablement majestueuse. Je pensais descendre la route sinueuse de Batur et me retrouver 500 mètres plus bas, dans le cratère. Somme toute, je préfère la compagnie de deux japonaises rencontrées près d’une échoppe et qui souhaitaient absolument une photo d’elles et moi en sarong 😉
Mes amis sont partis hier soir. David, Jonathan et Romain se sont envolés vers la France. Un petit coup de cafard dans cette maison bien vide tout à coup… Mais, aujourd’hui le soleil est resplendissant, j’enfourche mon scooter et me dirige vers le temple secret de Gunung Kawi.
Secret, parce qu’il se cache au fond d’une vallée dans le village de Tempaksiring, à 15 mn au nord d’Ubud. C’est un lieu captivant datant du 1er millénaire. Construit dans la falaise, ce sont de gigantesques blocs de pierre noire qui le compose. Le temple de Gunung Kawi est un lieu familier de tous les balinais. On y accède par une volée de 230 marches en galets. Au milieu coule la rivière Pakrisan.
On présume que ce sont les tombeaux du roi Udayana et sa famille, mais leur but initial reste oublié. Peu importe, le spectacle qui s’offre à moi est saisissant.
Au fond de la vallée un banian enveloppe le temple de ses innombrables branches. Des sources et des cascades jaillissent un peu partout alentour et les rizières s’étendent en escalier sur les coteaux abruptes de la vallée, clairsemées d’une forêt resplendissante de palmiers et d’arbres fleurissants.
Je m’aventure à pied le long de la rivière, en suivant le chemin emprunté par les planteurs de riz. Bientôt, le sentier s’arrête et se confond dans l’inextricable enchevêtrement de lianes et de fougères. Les touristes ne s’aventurent guère en ces lieux primaires; l’atmosphère y est douce, reposante mais je remarque toute une faune étrange d’insectes, de fourmis, d’araignées. À chaque pas je regarde devant, derrière mais aussi au dessus de ma tête, il ne serait pas étonnant d’y voir un petit python lové au creux des palmes…
À Bali, il existe de nombreuses réserves où les singes cohabitent avec les humains. Excursion dans la Monkey Forest de Ubud à la rencontre de ces macaques arboricoles.
La Monkey Forest d’Ubud est une réserve naturelle située à Ubud (Bali). Elle abrite plus de 600 macaques crabiers (Macaca fascicularis). La Forêt des Singes de Ubud est un très grand espace boisé au centre duquel siège un gigantesque banian. Un temple y a été bâti, dans lequel on croise beaucoup de primates. Ces derniers y ont élus domicile. Ce lieu me fait songer aux contes de l’Orient et des 1001 nuits, à ces temples lointains perdus aux milieux d’épaisses forêts, demeure des magots, orang-outans et autres quadrumanes.
Ici les singes sont rois et plutôt farceur. Friands de pisang (bananes) ou de radis noir, mais le fruit de toute leur convoitise reste sans nul doute les sacs à main des jolies touristes de passage. Passer une matinée avec mes amis dans la forêt des singes était une bonne façon d’éviter la foule et de s’amuser à observer les singes. Nous avons pris plaisir à explorer cette étonnante réserve naturelle, à faire quelques croquis et à prendre de belles photos grâce à la douce lumière du matin.
On les dit susceptibles (surtout lorsqu’ils déjeunent), mais la vérité c’est que les macaques sont ici chez eux, nous ne sommes que de passage et celui-ci ne peut se faire, parfois, qu’avec leur accord. Il est donc vivement recommandé d’attacher fermement son sarong et de savoir donner du pied (avec légèreté) lors des affrontements qui surviennent parfois… Je peux en témoigner ! Heureusement, plus de peur que de mal, mais j’ai quand même vu la mâchoire d’un chef de meute de très (trop) près ce jour-là… C’est aussi cela le respect de la Nature : savoir préserver ce sanctuaire et respecter les non-humains qui y vivent (en paix) !
Après toutes ces émotions, j’accompagne Meiri au Monkey’s Diner où nous retrouvons Pras, un de ses amis peintres contemporain. Au fait, vous prendrez bien un verre d’Arak ?
Agung nous entraîne ce soir dans sa famille pour l’anniversaire de son jeune cousin. Nous dégusterons des mets locaux préparé pour l’occasion et ensuite, direction la cérémonie qui a lieu dans le wantilan voisin, sous la pleine lune.
La demeure où nous séjournons est, comme la plupart des maisons balinaises, bâtie sur un terrain relativement grand et entourée de murs. À l’interieur, quatre pavillons ont été construits aux quatre points cardinaux et que l’on nomme ainsi : bale dauh pour celui qui est à l’ouest, bale dangin pour celui de l’est, bale daja et paon, la cuisine, dirigée vers le Sud de l’île où règne Brahma, le dieu du feu. Au milieu du jardin trône un petit clapier richement décoré autour duquel on trouve quelques offrandes. Il s’agit de la demeure d’un coq, un animal sacré et vénéré.
L’urab préparé ce soir est délicieux mais fortement épicé. Toutefois, mélangée au riz j’en perçois plus les arômes et l’ardeur des piments sur ma langue diminue un peu. C’est un art culinaire étonnant, où se combinent de délicieux ingrédients. Épices et aromates sont moulus, mixés et mélangés aux aliments, leur donnant une saveur et un goût très particulier.
Ensuite nous nous rendons ensemble à la cérémonie sous le préau communal (le wantilan). De jeunes enfants du village participent à un spectacle grandiose. Je retrouve des danseuses Legong et un divertissement fantasmagorique racontant l’histoire d’un prince. Tous s’expriment en indonésien mais le jeu des personnages permet de discerner le fil de l’histoire. Il y a beaucoup d’humour, de jeux de scène et les costumes sont merveilleux; verts, bleus, réhaussés de pompons rouges, d’arabesques dorées, de petits miroirs et de fleurs d’hisbiscus ou de frangipanier. D’un côté de la scène de jeunes musiciens accompagnent les acteurs au gamelan.
La cérémonie – qui a lieu dans le pura balé agung du village – est toute aussi colorée. Les allées du temple resplendissent de paniers d’offrandes en feuilles de bananier tressés, remplis de fruits et d’une myriade de fleurs, du rouge profond de l’hibiscus aux fleurs blanches des frangipaniers. Des Canang sari; tressage supportant une chique de bétel, des saté gedé; les offrandes réalisées par les hommes, Kéwangén enrichis de pétales de fleurs, Pénjor des Montagnes sacrées, Lamak tressés de feuilles jaunes et vertes des palmiers lontar, Porosan, etc. Ça et là, des volutes d’encens s’échappent de quelques coupes et brûle-parfums d’argent. Un dalang présente un rituel de wayang kulit, pendant ce temps un comédien en topéng keras (masque plein) danse et conte les chroniques légendaires des clans et royautés de Bali.
Le prêtre siège au dessus de la foule. Il prépare l’eau sacrée en agitant une petite clochette, aux sons des mantras récités en sanskrit et d’autres prières balinaises. Les balinais rendent hommages aux dieux par des aspersions d’eau puis, par trois fois ils boivent l’eau. En échange il reçoivent quelques grains de riz sur le front, la gorge et les tempes. Plus loin, un chœur de femmes s’est réuni. Le prêtre accompagne deux jeunes balinaises à peine âgées de douze ou treize ans. Elles deviendront les sanghyang dedari, les corps et les voix par lesquelles parleront la Déesse. Agung me glissera plus tard à l’oreille : « Nous avons de la chance d’être ici ce soir. C’est une cérémonie rare, réservée aux habitants de l’île des Dieux… »
Sylvain, un collègue de Gurvan nous a parlé d’un artiste local, Agus. C’est un sculpteur qui travaille l’hibiscus et réalise des masques somptueux. David et moi reprenons la route en fin d’après-midi en direction de son atelier.
Le soleil est encore haut mais de lourds nuages bleutés s’accumulent au loin. Finalement, nous arrivons sous une pluie battante. Agus, très heureux par notre visite nous propose un rafraîchissement artisanal. C’est un alcool de coco. Toutefois, même si la couleur blanchâtre laisse penser à du lait, la fragrance qui s’en dégage nous invite à poliment refuser.
Agus est un sculpteur remarquable et un artiste talentueux. Nous restons discuter un long moment avec lui. Ses masques sont somptueux, aux formes douces, foliacées, féminines. Des branches s’entrecroisent dans des cheveux onduleux, volutes sinueuses de bois pleines d’expression, formes et regards modelés à la gouge et au burin. C’est un artiste et nous sommes pris par les sentiments, nous lui achetons deux masques et je le dessine.
Il nous explique ensuite qu’il ne sait pas écrire. Il signe ses œuvres en recopiant un papier où son nom est écrit en balinais. On lui demandait 1 million de roupies pour apprendre à écrire. C’est une somme très importante et inabordable pour un très grand nombre de gens. Il a contribué à mon bonheur mais j’avais envie de faire plus, aussi, si je reviens un jour à Bali, je chercherais à l’aider.
Je me suis arrêté près d’un banian, l’Arbre des Marchands. C’est une espèce de figuier géant, les racines se déploient en des milliers de veines qui sillonnent le sol et depuis les cimes redescendent des chapelets de lianes. L’arbre est sacré, aussi y construit-on toujours un temple à proximité.
Je me dirigeai vers Ubud. Après la traversée de Sukawati j’ai aperçu quelques balinais autour de cet arbre magnifique. J’ai sorti mon carnet et ai commencé à dessiner une des statues divines qui gardaient l’entrée du temple.
Un jeune homme s’est également arrêté, intrigué par ce que je faisais. Je lui montre quelques-uns de mes dessins. Quelques mots échangés en Indonésien et en anglais et il m’indique un très beau temple à quelques kilomètres de là, Pura Batuan. Lorsque j’arrive à Sukawati, la ville est en effervescence et les alentours du temple grouille de femmes et d’hommes en sarong. Dans certains véhicules qui passent, de grands paniers ont été renversés. À l’intérieur je remarque de nombreux coqs. Vraisemblablement une cérémonie vient d’avoir lieu et peut-être suis-je passé à côté de quelque combat de gallinacé !
Le temple sacré Pura Batuan à Tri Kahyangan
Le temple de Batuan est l’un des plus populaires et des plus beaux temples de Bali. Il fait partie des trois principaux sanctuaires du village de Tri Kahyangan, et est conçu selon l’architecture balinaise traditionnelle avec des portes fendues, ses gardiens en pierre, des meru aux toits de chaume et un ensemble de sculptures foisonnantes de détails.
Le temple de Batuan, appelé localement Pura Puseh Batuan, est un point de repère central dans le village homonyme de Batuan, bien connu pour ses arts et peintures traditionnels balinais. L’un des trois temples de village dédiés aux dieux de la trinité hindoue.
Comme tous les temples de Bali, le temple de Batuan se compose de trois zones : Nista Mandala (zone extérieure), Madya Mandala (zone centrale) et Utama Mandala (zone principale du temple). Le sanctuaire est l’endroit où les dieux sont intronisés pendant les fêtes par une invitation spéciale à « descendre dans ce monde ». Les dieux invités pendant les fêtes sont vénérés avec une profonde dévotion et des offrandes.
Le temple est ouvert, je porte sarong traditionnel et chemise balinaise. J’entre, appareil photo et carnet de croquis à la main…
Histoire du temple de Batuan
Le temple de Batuan est mentionné dans des documents historiques vieux de dix siècles ! L’influence hindoue et indienne de la région dans le village est évidente dans les sculptures et les temples. D’un point de vue architectural, le temple n’a pas changé depuis mille ans ! En effet, lorsque l’érosion, les intempéries ou les dégâts accidentels abîment des morceaux de temples et de statues, les artisans balinais reconstruisent toujours à l’identique ! Je tiens cette information de mon ami balinais Agung, en qui j’ai toute confiance lorsqu’il est question d’histoire locale.
Le temple de Batuan a été bâti en 944 (1020 après J.-C.). Il fait partie du concept Tri Kahyangan ou Tri Murti tel qu’enseigné par Mpu Kuturan à la communauté hindoue balinaise au 10e siècle.
Pura Batuan comprend un temple Desa (ou de village) comme lieu de culte du Dieu Brahma (le Créateur), un temple Puseh pour vénérer le Dieu Vishnu (le Préservateur) et un temple Dalem pour vénérer le Seigneur Shiva (le Destructeur). Le nom Batuan ou Baturan incite les villageois à plaisanter en disant qu’ils sont « durs comme la pierre » ou qu’ils « mangent des pierres » – car batu signifie « pierre » en balinais.
Mais il fait probablement référence à une ancienne tradition mégalithique dans laquelle les pierres dressées servaient de lieux de rencontre et de sites cérémoniels pour le culte des esprits ancestraux. Cependant, Batuan est devenu un centre à partir duquel les prêtres bouddhistes et les brahmanes se sont répandus dans les principaux centres religieux du sud de Bali, et le village présente une prépondérance inhabituelle de brahmanes.
Adresse du temple Batuan
Le temple Batuan est situé à Jalan Raya Batuan, dans le village de Batuan, Sukawati, régence de Gianyar, Bali, Indonésie. Il se trouve à environ 10 kilomètres d’Ubud ou 25 kilomètres de Seminyak, et à 55 minutes de route de l’aéroport international Ngurah Rai de Denpasar, via Jalan By Pass Ngurah Rai.
À Ubud, le Napi Orti est un lieu festif et agréable pour écouter de la bonne musique et boire un verre entre amis.
Nocturnale ce soir en compagnie de Meiri et David pour déguster un jus de fruits frais et savourer la prestation d’un trio de concertistes locaux. L’atmosphère est toujours chaleureuse, conviviale et les soirées aussi vitalisantes qu’un verre de Red Bull. C’est ici que je suis venu le premier soir de mon arrivée. Aujourd’hui Marie s’est envolée pour la France avec tristesse. Il est toujours difficile de quitter un si bel endroit…
Nous trinquons à sa santé en compagnie de Sylvain et Agus qui nous ont rejoint au cours la nuit. Pras est apparu également, accompagné d’un autre ami artiste. Ses peintures habillent (entre autres) les murs du Cinta. L’une d’entre elles est le « Monkey’s diner », un tableau qui met en situation rocambolesque une troupe de singes ivres et loufoques.
Je reprends, comme à mon habitude, un jus de watermelon et commence à crayonner. Le dessin plaît beaucoup aux musiciens et je leur promet de le continuer lors d’un futur concert… l’année prochaine !
Semoga dunia ini damai selalu : J’espère que ce monde là restera dans la paix (en Indonésien).
Photo de couverture : en descendant pour attraper le coucher de soleil sur la crête, c’était un moment rare que cette rue soit si calme. Celles et ceux qui connaissent cet endroit savent à quel point il peut être encombré, et pendant un court instant, j’ai réussi à capturer ce motard sous cette magnifique canopée avec le coucher de soleil doré d’Ubud.
Ce midi, nous déjeunons devant le temple de Besakih en compagnie de Made, un balinais rencontré sur la route qui nous a indiqué ce lieu exceptionnel. La vue est absolument imprenable sur les rizières et les montagnes environnantes qui se dévoilent peu à peu sous la couche de nuages.
Le soleil apparaît enfin et nous auront la chance de découvrir Besakih dans la lumière. C’est un haut lieu de culte composé de 23 petits temples perdus dans la montagne et reliés entre eux par des ponts, des forêts, des arches de pierre et de petits passages verdoyants. Besakih est le plus important ensemble de temples de Bali. La route sinueuse pour y accéder passe à travers le versant sud du Mont Agung.
Sous la montagne, des veines telluriques serpentent et se rejoignent à la mère de tous les temples, le Sanctuaire de Besakih, qui culmine à 1000 mètres d’altitude.
Je suis venu en Indonésie plein de questionnement et en quête de réponses que je ne trouvaient pas ailleurs. J’avais besoin de débrouiller ma vie, de l’éclaircir et de me ressourcer quelque temps dans un environnement paisible et préservé. Pour cela Bali, son univers, sa culture, ses croyances et les gens que j’ai croisé m’ont éclairé.
Les balinais sont particulièrement fervents et à leurs yeux l’existence est une succession de vies, de morts et de renaissances qui ne prendront fin qu’avec le Moksa, lorsque l’être se mélange à jamais dans le macrocosme. Les rites de passage facilitent les étapes de la vie terrestre.
Tous les grands évènements de la vie (naissance, mariage, mort…) sont marqués par des cérémonies durant lesquelles des offrandes sont offertes aux différentes divinités.
La naissance
Dès la naissance le nouveau-né, dans lequel se réincarne un ancêtre, est nommé « Dewa » (ce qui signifie divinité) jusqu’à ce qu’il ait atteint 42 jours, puis il sera béni par le brahmane (Pedanda*).
Lors de son troisième mois de gestation, la future mère fait l’objet d’une cérémonie et tout le long de la grossesse elle portera des amulettes pour la protéger de la complaisance des Leyak, des sorcières et démons avides de se repaître des chairs de l’enfant.
Après l’accouchement, la mère est considérée comme « impure » pendant 42 jours et le père pendant 3 jours.
Au quatorzième jour le nouveau-né reçoit son nom. Un nom secret qui lui est propre et que lui seul connaît.
Il est constamment porté par ses parents, car ramper est réservé aux animaux. Il ne touchera pas le sol impur avant un rituel de présentation à la terre et aux divinités ancestrales, soit au bout de 105 jours.
Les enfants balinais connaissent une enfance remarquable, libre de contraintes et les adultes les traitent en égaux. Ils sont nourris au sein aussi longtemps qu’ils le désirent (et parfois au-delà de leur 3 ans). Les choses de la vie des adultes ne leur sont pas cachées. Ils abordent ainsi la puberté et la sexualité sans pudeur, surprise ni culpabilité.
A l’adolescence, l’enfant devra se présenter à un cérémonial essentiel exécuté au sein de la famille : le limage des dents qui a pour but de chasser six mauvais esprits : l’intempérance, la jalousie, la colère, la cupidité, la luxure et la folie.
Le Mariage
Le rite du mariage est un sacrifice aux génies inférieurs qui purifie l’acte sexuel. Il est généralement célébré bien après sa consommation.
Jadis, une femme balinaise ne pouvait épouser un homme de caste inférieure.
La Mort et la crémation
Le cérémonial de la crémation est un rituel extrêmement important dans la culture balinaise. Si l’incinération vient de l’Hindouisme, les balinais lui donne un caractère tout à fait autre qu’en Inde, en croyant en la force purificatrice du feu et de l’eau pour que l’âme puisse accéder dans l’au-delà. Les cendres devront être dispersées dans la mer ou dans une rivière. Le rituel est onéreux, aussi est-il souvent collectif et il ne s’effectue pas immédiatement après la mort. La crémation est le devoir primordial de chacun envers les défunts. Il convient de libérer l’âme en détruisant l’enveloppe charnelle qui la retient prisonnière.
Appendice : Certains éléments de cet article proviennent de l’Encyclopédie Bali Authentique et Universalis.